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Ukraine : dix civils tués dans l’attaque d’un bus


Dix civils ont été tués mardi, lors d’un bombardement contre un barrage de l’armée ukrainienne qui a frappé un bus dans l’Est séparatiste pro-russe. L’attaque la plus meurtrière depuis la trêve du 9 décembre.

UKRAINE-RUSSIA-CRISIS

Le parquet de la région de Donetsk a indiqué que « plus de 40 roquettes Grad ont été tirées, dont plusieurs ont frappé le bus ». (Photos : AFP)

Ces morts s’ajoutent à celles d’un soldat et de trois civils, annoncées dans la matinée, au lendemain de l’échec de pourparlers à Berlin pour organiser un sommet de paix avec les dirigeants ukrainien, russe, allemand et français. Le drame, qui a également fait 13 blessés, est survenu près d’un barrage de l’armée ukrainienne sur la route stratégique qui relie le bastion séparatiste de Donetsk et Marioupol, sur les bords de la mer d’Azov, dernière grande ville de l’Est sous contrôle des autorités ukrainienne.

Les tirs des rebelles au lance-roquettes multiple Grad visaient ce point de contrôle de Bougas, située à 35 km au sud de Donetsk, mais ont touché un bus et tué « six femmes et quatre hommes », a affirmé à l’AFP un porte-parole de l’armée ukrainienne, Vladislav Seleznev. Le parquet de la région de Donetsk, fidèle aux autorités de Kiev, a indiqué que « plus de 40 roquettes Grad ont été tirées, dont plusieurs ont frappé le bus ».

Selon l’armée ukrainienne, les rebelles ont tiré depuis Dokoutchaïevsk, localité située à 15 km au nord-est du barrage visé. Un responsable séparatiste, interrogé par l’AFP, a affirmé de son côté qu’il « avait des doutes sur la provenance des tirs. C’est très loin de notre barrage le plus proche. Que les Ukrainiens qui tirent depuis six jours sur Donetsk s’expliquent ! », a-t-il lancé.

Le chef de la mission de l’observation de l’OSCE pour l’est de l’Ukraine, Ertugrul Apakan, a déploré dans un communiqué « une nette détérioration de la situation sur le terrain en 24 heures » y compris autour de l’aéroport de Donetsk. Il a appelé les parties en conflit à « un cessez-le-feu immédiat ». Le vice-ministre russe des Affaires étrangères Grigori Karassine a pour sa part déclaré qu’ « il était temps de prendre des décisions avant tout pour le gouvernement de Kiev ».

> La diplomatie dans l’impasse

Après une relative accalmie qui avait suivi la trêve conclue le 9 décembre, l’est séparatiste pro-russe de l’Ukraine a renoué avec les violences meurtrières à la fin de la semaine dernière, alors que les efforts pour relancer le processus de paix sont dans l’impasse.

« L’intensification des hostilités ces derniers jours et les tentatives de faire bouger la ligne de démarcation montrent que les militaires russes et les terroristes (NDLR : Kiev désigne ainsi les rebelles) ont choisi la tactique de l’escalade dans le Donbass », a lancé mardi le porte-parole militaire ukrainien Andriï Lyssenko. Il a par ailleurs fait état de vols de drones près des capitales régionales séparatistes de Donetsk et Lougansk ainsi que près de Marioupol, port stratégique sous contrôle des autorités ukrainiennes.

Réunis lundi soir à Berlin pour aplanir les divergences, les ministres des Affaires étrangères ukrainien, russe, allemand et français n’ont finalement pas fixé de date pour un sommet quadripartite sur l’Ukraine au Kazakhstan, initialement annoncé par Kiev pour le 15 janvier. Le chef de la diplomatie allemande Frank-Walter Steinmeier a laissé entendre que les conditions n’étaient pas réunies pour un sommet entre les présidents russe Vladimir Poutine et ukrainien Petro Porochenko avec la participation d’Angela Merkel et de François Hollande.

« Les engagements que la Russie devrait prendre lors d’un tel sommet sont inacceptables pour Moscou qui ne se reconnaît pas comme prenant part au conflit alors que l’Occident la rend responsable de son enlisement », explique Maria Lipman, analyste indépendante basée à Moscou. Pour l’analyste ukrainien Oleksiï Melnik, les parties « ne voient actuellement pas dans quel sens chercher un compromis » dans ce conflit, à l’égard duquel la Russie selon lui « tente de prendre ses distances ».

Accusée par les Ukrainiens et les Occidentaux d’armer la rébellion pro-russe dans l’Est et d’y avoir déployé des troupes, 7 500 soldats à ce jour selon Kiev, la Russie dément toute implication dans le conflit qui a fait plus de 4 700 morts en neuf mois.

AFP

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