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Turquie : les intellectuels « paieront le prix » de la dissidence


Le président Erdogan a mis en garde les intellectuels qui ont signé la pétition pour la paix. (Photo AFP)

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a averti mercredi les intellectuels ayant signé une pétition dénonçant la violence des opérations de l’armée, en cours dans le sud-est à majorité kurde de la Turquie, qu’ils paieraient « le prix » de leur « trahison ».

« Alors vous croyez que vous allez pouvoir remettre en cause l’unité de cette nation et continuer à mener une vie confortable grâce au salaire que vous recevez de l’État sans en payer le prix ? Cette période est finie », a tonné Erdogan lors d’une discours prononcé devant des élus locaux à Ankara. « Dans un État de droit comme la Turquie, des soi-disant intellectuels qui menacent l’unité de la nation n’ont pas le droit de commettre des crimes. Ils n’ont pas d’immunité », a poursuivi l’homme fort du pays.

Plus de 1 200 intellectuels turcs et étrangers ont signé la semaine dernière une pétition pour la paix dénonçant les « massacres » commis par les forces de sécurité turques lors d’opérations en cours contre les rebelles du parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans plusieurs villes sous couvre-feu.

Erdogan a vivement réagi en les qualifiant de « traîtres » et de complicité avec les « terroristes » du PKK. De nombreuses enquêtes judiciaires ont été lancées dans tout le pays et plusieurs universités ont engagé des procédures disciplinaires contre les pétitionnaires. Vendredi, une vingtaine d’entre eux ont été brièvement placés en garde à vue par la police. Ces procédures ont suscité un tollé en Turquie et à l’étranger, où les détracteurs d’Erdogan ont dénoncé une atteinte à la liberté d’expression.

Aucune nouvelle arrestation n’a été ordonnée depuis vendredi mais le chef de l’État a répété mercredi son « mépris » pour les signataires de la pétition qui « crachent leur haine sur les valeurs et l’histoire de ce pays ». « Vous pouvez taper tant que vous voulez : l’ère de la vieille Turquie, quand tout un pays était dirigé par une poignée de soi-disant intellectuels, est révolue », a-t-il encore tancé.

AFP

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