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Trump furieux contre l’ex-patron du FBI, qu’il qualifie de « raclure »


"Ce fut mon grand honneur de limoger James Comey !", s'est félicité Donald Trump. (photos AFP)

« Menteur », « raclure » : Donald Trump a laissé éclater vendredi sa colère contre James Comey, l’ex-directeur du FBI qui vient de publier un livre dressant le portrait impitoyable d’un président sans foi ni loi et complètement égocentrique.

En deux tweets, le président américain a déversé tout son fiel contre l’ancien patron de la prestigieuse police fédérale américaine abruptement limogé en mai 2017, qui vient d’entamer une longue tournée des plateaux de télévision pour vendre son livre. « James Comey a organisé des fuites et est un menteur avéré », a tweeté le président de bon matin, l’accusant d’avoir fait fuiter des informations classifiées ce qui devrait, selon lui, entraîner des poursuites.

« Presque tout le monde à Washington pensait qu’il aurait dû être viré pour le terrible travail qu’il faisait, jusqu’à ce qu’il soit, de fait, viré », a-t-il ajouté, avant de conclure, avec emphase : « Ce fut mon grand honneur de limoger James Comey ! ».

Intitulé A Higher Loyalty: Truth, Lies, and Leadership, le livre de 300 pages décrit un président menteur imposant à son entourage un étrange code de loyauté. Dans un passage accablant, James Comey raconte combien interagir avec Donald Trump lui a rappelé les années où il enquêtait sur des chefs mafieux à New York. « Le cercle silencieux qui acquiesce. Le boss qui fait le jour et la nuit. Les serments de fidélité. La vision du monde selon laquelle tous sont contre nous. Le mensonge généralisé, qu’il soit petit ou gros, au service d’une sorte de code de loyauté qui place l’organisation au-dessus de la moralité et de la vérité », relate-t-il.

Obsédé par des détails scabreux

Pour James Comey, 57 ans, le 45e président des États-Unis est « détaché de la vérité et des valeurs institutionnelles ». Ses mémoires retracent aussi ses 20 ans de carrière comme procureur à New York puis ministre adjoint de la Justice dans le gouvernement de George W. Bush, et chef du FBI entre 2013 et 2017. L’ex-grand flic décrit par ailleurs dans son livre un homme obsédé par des détails scabreux le concernant. James Comey rapporte ainsi que le président lui a demandé d’enquêter sur des allégations selon lesquelles il aurait eu recours à des prostituées russes en 2013 dans un hôtel à Moscou. « Je suis germophobe. Ce ne serait pas possible que je laisse des gens se faire pipi dessus devant moi », aurait dit le milliardaire à propos de ces soirées, au cours desquelles elles se seraient urinées dessus à sa demande. « J’ai laissé échappé un rire », écrit Comey.

Ce « dossier » avait été rédigé par un ancien agent du renseignement britannique pour le compte d’opposants politiques au candidat républicain. Jugé crédible dans un premier temps par le renseignement américain, son authenticité avait ensuite été complètement remise en question. Lors d’une audition extraordinaire au Sénat, James Comey avait révélé les pressions venues de la Maison Blanche, le fait que le président ait exigé sa « loyauté » et qu’il lui ait demandé d’abandonner un volet de l’enquête portant sur le général Michael Flynn, son conseiller à la sécurité nationale, forcé à la démission.

Autre épisode qui devrait nourrir la colère présidentielle, Comey raconte qu’après avoir été limogé, il a reçu un appel de John Kelly, ministre de la sécurité intérieure à l’époque devenu depuis secrétaire général de la Maison Blanche. Lors de cet échange, Kelly lui a, affirme-t-il, dit être « écœuré » par ce renvoi et indiqué qu’il entendait démissionner en signe de protestation. « J’ai dit à Kelly de ne pas faire ça, mettant en avant le fait que le pays avait besoin de gens solides autour de ce président. Particulièrement de ce président », écrit-il.

Le Quotidien/AFP