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Theresa May enclenche le remaniement de son gouvernement


Ce remaniement est destiné à redonner un nouveau souffle au gouvernement de Theresa May. (photo AP)

La Première ministre britannique Theresa May a enclenché lundi le remaniement de son gouvernement avec une première nomination, celle de Brandon Lewis comme secrétaire d’État sans portefeuille et président du Parti conservateur, ont annoncé ses services.

Brandon Lewis, député de 46 ans, remplace Patrick McLoughlin, évincé dans le cadre de ce remaniement destiné à redonner un nouveau souffle au gouvernement, entaché par plusieurs scandales, avant le début d’une nouvelle phase de négociations sur le Brexit. Auparavant, il occupait la fonction de secrétaire d’État à l’immigration. Moment embarrassant pour la cheffe de l’exécutif, les Tories avaient auparavant annoncé sur leur compte Twitter officiel l’arrivée du ministre des Transports Chris Grayling à cette fonction, avant d’effacer leur tweet.

Le ministre britannique chargé de l’Irlande du Nord, James Brokenshire, a par ailleurs démissionné lundi en raison de problèmes de santé, un an après la chute du gouvernement de cette province britannique, qui échoue depuis lors à se doter d’un nouvel exécutif décentralisé.

D’autres nominations étaient attendues lundi et mardi dans le cadre d’un jeu de chaises musicales initié à la suite de la démission forcée, en décembre 2017, du vice-Premier ministre Damian Green, qui avait reconnu avoir menti au sujet d’images pornographiques découvertes sur son ordinateur au Parlement de Westminster. Il s’agissait du troisième départ au sein du gouvernement depuis novembre, après celui du ministre de la Défense Michael Fallon, emporté par un scandale de harcèlement sexuel, et celui de la secrétaire d’État au Développement international Priti Patel, qui avait reconnu avoir mené une diplomatie parallèle avec Israël.

Formation rajeunie et féminisée ?

Le nouvel exécutif devra définir rapidement sa position en vue des négociations avec Bruxelles sur le Brexit qui doivent reprendre en janvier. Les discussions porteront d’abord sur la période de transition puis en mars sur la future relation commerciale entre le Royaume-Uni et l’UE.

En première ligne sur ce dossier, les poids lourds du gouvernement devraient être épargnés : le ministre des Finances Philip Hammond, la ministre de l’Intérieur Amber Rudd, le ministre des Affaires étrangères Boris Johnson ou le ministre en charge du Brexit David Davis seront, en toute vraisemblance, reconduits dans leurs fonctions. Selon les médias britanniques, Theresa May pourrait également créer un nouveau poste de ministre chargé de préparer le Royaume-Uni à l’absence éventuelle d’accord final avec Bruxelles.

Plusieurs têtes devraient au contraire tomber parmi les autres membres de l’exécutif, disposant d’un capital politique plus réduit, comme la ministre de l’Éducation Justine Greening ou le ministre de l’Économie Greg Clark. Andrea Leadsom, leader de la Chambre des Communes, chargée des relations entre les députés et l’exécutif, pourrait elle aussi être évincée, payant ainsi le revers que les parlementaires avaient infligé à Theresa May le 13 décembre. Onze députés conservateurs avaient voté avec l’opposition et obtenu que le Parlement organise un vote final sur les termes de l’accord final du Brexit.

« Je ne suis pas une dégonflée »

Pour remplacer Damian Green, le poste de vice-premier ministre semblait promis à l’actuel ministre de la Santé, Jeremy Hunt. Mais sa promotion semble remise en cause, étant donné la crise que traverse le NHS, le service de santé britannique, submergé au cœur d’un hiver particulièrement vigoureux. Enfin, Theresa May devrait également profiter de l’occasion pour féminiser, rajeunir et promouvoir davantage de diversité dans son gouvernement.

Ce remaniement devrait marquer un nouveau départ pour la Première ministre, dont l’autorité a été fortement contestée depuis l’échec de son Parti conservateur aux élections législatives de juin 2017, où il a perdu sa majorité absolue. Theresa May a aussi été confrontée aux dissensions permanentes de sa formation sur le Brexit, qui ont affaibli sa position dans les discussions avec Bruxelles.

La conclusion d’un premier accord sur la sortie de l’UE début décembre lui a toutefois permis de renouveler sa légitimité. Dans une interview télévisée dimanche, elle a assuré vouloir mener les Tories au prochain scrutin général en 2022. « Je ne suis pas une dégonflée, je suis là pour longtemps », a-t-elle dit sur la BBC.

Le Quotidien/AFP

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