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Thaïlande: trois morts dans l’explosion d’une bombe sur un marché dans le sud


La bombe, cachée dans une mobylette, a explosé sur le marché de Pimonchai, dans le centre de Yala. (photo: AFP)

Trois personnes ont été tuées lundi matin dans l’explosion d’une bombe sur un marché dans le sud de la Thaïlande, en proie à une rébellion musulmane indépendantiste qui faisait profil bas ces derniers mois, ont annoncé les autorités.

La bombe, cachée dans une mobylette, a explosé sur le marché de Pimonchai, dans le centre de Yala. « Le dernier bilan est de trois morts », a déclaré Pramote Prom-in, porte-parole des forces de sécurité dans cette région.

« Cette bombe montre que les rebelles continuent à détruire, sans distinction, vies et biens », a-t-il accusé.

« D’après les témoins, les suspects ont stationné la mobylette en face d’un stand de viande de porc dix minutes avant l’explosion », a précisé le responsable policier en charge de l’enquête.

Ce détail va dans le sens d’une attaque perpétrée par la rébellion musulmane, les bouddhistes, minoritaires dans cette région, consommant du porc, contrairement à leurs voisins musulmans.

Sur les trois morts, deux sont bouddhistes, un troisième est musulman. Il y a 24 blessés légers, a par ailleurs précisé l’hôpital local. « Tous les blessés sont des bouddhistes », a précisé un responsable hospitalier.

« C’est la première grande attaque dans le centre de Yala depuis deux ans », a souligné le policier, alors que les attaques dans le sud de la Thaïlande sont le plus souvent des embuscades visant des convois militaires ou des assassinats ciblés d’individus (représentants de l’administration locale ou enseignants) jugés compromis avec le pouvoir central.

La police a commencé lundi l’analyse des images de vidéo surveillance montrant les suspects.

« Si c’est l’œuvre des indépendantistes, c’est un message aux autorités qu’ils n’hésiteront pas à viser des cibles civiles », analyse Don Pathan, expert indépendant spécialiste du conflit.

Le conflit séparatiste dans l’extrême sud de la Thaïlande a fait 235 morts en 2017, un chiffre en baisse par rapport aux débuts des actions en 2004, avec une baisse des attaques rebelles, d’après l’organisation Deep South Watch.

Ce conflit, qui a fait près de 7 000 morts depuis 2004 – pour la plupart des civils – , fait rarement la une de la presse mondiale même s’il se déroule à quelques centaines de kilomètres des plages très touristiques de la Thaïlande.

Dans cette région de l’extrême sud, rattachée à la Malaisie jusqu’au début du XXe siècle, la Thaïlande – majoritairement bouddhiste – a mené une politique d’assimilation des musulmans autochtones à marche forcée.

Mais depuis l’arrivée de la junte après un coup d’État en mai 2014, malgré des pourparlers au point mort, les attentats se font plus rares.

Le Quotidien/ AFP