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Tchétchénie : Kadyrov veut licencier les soignants qui protestent


Imprévisible, réputé pour ses diatribes et soupçonné par ses critiques d'avoir commandité des assassinats de détracteurs, Ramzan Kadyrov dirige d'une main de fer la Tchétchénie. (archives AFP)

L’autoritaire dirigeant de la république russe de Tchétchénie, Ramzan Kadyrov, a exigé le renvoi de soignants, des « provocateurs » selon lui, qui s’étaient plaints du manque de moyens de protection contre le nouveau coronavirus dans la région.

Selon les médias russes, le scandale est parti la semaine dernière d’une réunion spontanée du personnel soignant de l’hôpital de Goudermès, après l’annonce qu’il devait accueillir des patients atteints de la maladie Covid-19. Les participants à la réunion ont dénoncé alors le manque de masques et de combinaisons de protection, des propos enregistrés qui ont ensuite circulé sur les réseaux sociaux et via une messagerie. Puis, les soignants sont finalement apparus à l’antenne d’une chaîne télé locale pour s’excuser.

« Les provocateurs doivent être licenciés. Nous avons de tout: du matériel, des costumes, des masques, de l’oxygène, des médicaments », a réagit Kadyrov lors d’une réunion gouvernementale, cité lundi par l’agence TASS. « Nous avons au moins 30 000 à 40 000 combinaisons de protection, nous achetons des millions de masques », a-t-il proclamé. Après les plaintes du personnel de l’hôpital de Goudermès, les autorités avaient expliqué que la direction de l’établissement avait omis d’informer son personnel des moyens à disposition.

Menaces de mort

Imprévisible, réputé pour ses diatribes et soupçonné par ses critiques d’avoir commandité des assassinats de détracteurs, Ramzan Kadyrov dirige d’une main de fer la Tchétchénie, fort de la protection du Kremlin. En avril, il avait menacé de mort une journaliste du journal d’opposition Novaïa Gazeta pour un article qui rapportait que les Tchétchènes malades du coronavirus étaient réticents à demander l’aide d’hôpitaux sous-équipés, craignant les mesures punitives et les représailles des forces de sécurité.

Le dirigeant tchétchène est parallèlement accusé d’avoir imposé par la peur le confinement pour endiguer l’épidémie de coronavirus, proclamant publiquement que ceux qui ne s’isolent pas devaient être « tués » et comparant les Tchétchènes qui en contaminent d’autres à des « terroristes ». La Russie compte plus de 290 000 cas de coronavirus et 2 722 morts, selon les chiffres officiels.

LQ/AFP

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