Un assaillant porteur du drapeau national chinois, brandissant une épée de samouraï, a blessé vendredi un garde de la police militaire devant la présidence taïwanaise, ont annoncé les autorités.
Le suspect, un Taïwanais arrêté sur les lieux de l’attaque, a expliqué qu’il voulait exprimer ses opinions politiques et qu’il avait volé l’épée dans le Musée des Forces armées voisin, a dit la police. La présidence est située dans le centre de Taipei. L’actuelle chef de l’État, Tsai Ing-wen, est issue d’un parti traditionnellement hostile à Pékin. Les relations avec la Chine se sont détériorées depuis son arrivée au pouvoir l’année dernière. Tsai Ing-wen refuse de se plier à la position chinoise selon laquelle l’île fait partie de la « Chine unique ».
Taïwan, une démocratie, vit sa propre destinée depuis 1949 mais Pékin la considère toujours comme partie intégrante de son territoire pouvant être reprise par la force le cas échéant. L’assaillant « a utilisé un marteau pour briser une vitrine dans un musée d’histoire et voler une épée de samouraï », a déclaré un enquêteur. « Le drapeau national chinois a été retrouvé dans son sac à dos. Il a dit qu’il voulait exprimer ses vues politiques en se rendant à la présidence ».
L’homme, identifié sous son seul nom de famille, Lu, a porté un coup d’épée à un garde qui tentait de l’empêcher d’entrer dans la présidence par une porte latérale, selon le porte-parole de la présidence Alex Huang. Le garde a été hospitalisé dans un état stable. L’agresseur est en garde à vue. Ce chômeur au casier judiciaire vierge a laissé à maintes reprises des commentaires pro-chinois sur internet, selon la presse locale.
Selon une photographie publiée par la police, l’arme était gravée de l’inscription « bataille de Nankin (cette épée) a tué 107 personnes ». Un employé du Musée des Forces armées a expliqué que l’arme avait servi à l’armée japonaise lors du massacre des habitants de la ville chinoise de Nankin en 1937.
Le Quotidien/AFP