Accueil | Monde | Syrie: plus de 40 morts dans un attentat au camion-citerne piégé

Syrie: plus de 40 morts dans un attentat au camion-citerne piégé


La région d'Afrine est source de tensions, le bilan est malheureusement provisoire (Photo : AFP).

Plus de 40 personnes, des civils et des combattants, ont été tuées mardi dans un attentat au camion-citerne piégé perpétré sur un marché d’Afrine, ville du nord de la Syrie tenue par l’armée turque et des forces supplétives syriennes, selon un nouveau bilan.

L’explosion du camion chargé de carburant, sur lequel une bombe a été placée, a tué « au moins 46 personnes, dont des civils, et blessé 50 autres », a indiqué l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), qui avait auparavant fait état d’au moins 36 morts.

Au moins six combattants syriens alliés à Ankara figurent parmi les morts, a précisé l’ONG. Elle a dénombré 11 enfants parmi les victimes.

L’attaque, qui n’a pas été revendiquée, est la plus meurtrière depuis des mois dans les territoires du nord de la Syrie tenus par les supplétifs syriens d’Ankara. Ces zones sont régulièrement secouées par des attentats similaires ou des assassinats ciblés.

Le bilan pourrait être revu à la hausse car il y a de nombreux « cas critiques » parmi les blessés, a souligné le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane.

Fournissant un bilan plus élevé des victimes, le ministère de la Défense turc a attribué, sur Twitter, l’attentat à la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG) et leurs alliés.

« Des actes aussi lâches et maléfiques sont inacceptables, de quelque camp que ce soit dans ce conflit », a commenté la porte-parole du département d’Etat américain, Morgan Ortagus.

Zone sous tension

Située dans la province d’Alep, la région kurde d’Afrine avait été conquise en mars 2018 par des forces turques et leurs supplétifs syriens, qui en avaient délogé les YPG.

La moitié des 320.000 habitants de l’enclave d’Afrine ont fui leurs foyers lors de l’offensive, selon l’ONU, et la majorité ne sont jamais rentrés.

La région accueille aujourd’hui des milliers de civils qui y ont été installés après avoir été contraints d’abandonner d’anciens bastions rebelles reconquis par le régime de Damas.

D’après l’ONU et Amnesty International, des expropriations et autres abus sont commis dans l’enclave, notamment par les supplétifs syriens.

En janvier, au moins sept personnes ont été tuées dans l’explosion d’une voiture piégée à Azaz, une ville de la province d’Alep tenue par des forces syriennes proturques, selon l’OSDH.

Déclenchée en 2011, la guerre en Syrie s’est complexifiée au fil des ans, impliquant des puissances étrangères. Le conflit a déjà tué plus de 380.000 personnes.

AFP