Curé d’un petit village du centre de la Suisse, il avait donné sa bénédiction à un couple lesbien en octobre dernier. Désormais, l’évêque exige son départ, mais il tient bon, fort du soutien de la population.
Depuis qu’il a donné sa bénédiction au mariage d’un couple lesbien en octobre dernier, le curé de la paroisse Bürglen s’est attiré les foudres de l’évêque qui exige son départ. (Photo : illustration AFP)
« De nos jours, des animaux, des voitures, voire même des armes, sont bénis. Pourquoi ne pourrait-on alors pas donner sa bénédiction à un couple qui entend suivre son chemin auprès de Dieu ? », s’est demandé le curé Wendelin Bucheli, cité par le journal local Urner Wochenblatt. « Je me sens à l’aise à Bürglen. Mon travail n’est pas encore accompli et je ne vois aucune raison de quitter maintenant la communauté (…) J’y ai appris ce qui fait un bon berger », poursuit-il.
Et la bourgade d’à peine 3 981 âmes fait bloc derrière lui : ainsi, le conseil de paroisse de Bürglen dans le canton d’Uri (centre) a indiqué mardi, de concert avec le principal intéressé et les autorités communales, qu’il soutenait à l’unanimité la décision du curé de rester à son poste.
« Pourquoi une telle sanction ? Ce qu’il a fait n’est pas un problème. L’Église n’a pas à se comporter de cette façon ! », lance Markus Frösch, le maire. « Même si tout le monde dans le village n’était pas forcément d’accord avec cette bénédiction, les gens d’ici sont tolérants », a-t-il expliqué, saluant un prêtre « proche des gens ».
La solidarité dans la commune s’organise avec de « nombreuses lettres de soutien » envoyées à la paroisse, notamment de la part d’écoliers. Une pétition a même été lancée sur le site Avaaz réclamant son maintien et déjà signée par 4 117 personnes mercredi.
Sur l’intervention du prélat, l’évêque de Lausanne, Genève et Fribourg, Charles Morerod, veut rappeler Wendelin Bucheli dans son diocèse d’origine. Quant au couple d’une trentaine d’années béni, dont l’une des deux femmes a grandi dans le village, bien que soutenu par tous les habitants, il préfère garder l’anonymat et « se faire discret », a ajouté Markus Frösch.
AFP