David Hyde, stagiaire néo-zélandais non rémunéré de l’ONU à Genève, a déclenché une polémique après avoir révélé qu’il était obligé de dormir dans une tente.
Après la publication mardi par la Tribune de Genève d’un article sur lui avec photo le montrant campant sur la rive du Lac Léman faute de pouvoir se payer un logement, la polémique n’a cessé d’enfler avec la mobilisation de nombreuses personnes sur les réseaux sociaux lui offrant un hébergement.
Le jeune homme de 22 ans, diplômé en relations internationales, un semestre à Sciences Po Paris à son actif, a commencé son stage il y a deux semaines mais sa famille ne savait rien de sa situation précaire. «Ils m’ont encouragé et quand j’ai reçu la réponse positive tout le monde était très fier à la maison. L’ONU, Genève, c’est quand même prestigieux», a-t-il confié à la Tribune de Genève.
Mais devant le prix des logements, il a vite déchanté et s’est retrouvé sous une tente en guise de toit. Car «finalement, seuls ceux dont les parents peuvent payer ont une chance». Dépassé par la polémique qui a suivi l’article, il a convoqué la presse mercredi devant le Palais des Nations, siège européen de l’ONU, pour annoncer sa démission et clarifier la situation.
« C’était la seule possibilité réaliste »
«Personne ne m’a demandé de partir ou a fait pression sur moi. C’est ma propre décision et j’ai choisi de démissionner parce que je sens que cela serait trop difficile de continuer à me concentrer sur mon travail en tant que stagiaire», s’est justifié David Hyde. «Je tiens à être clair personne ne m’a forcé à dormir sous une tente, mais ma propre situation et les conditions de ce stage faisait que c’était la seule possibilité réaliste.»
Il a expliqué avoir menti à la question de l’ONU quant à sa capacité à subvenir à ses besoins pendant le stage, car des demandes à d’autres institutions avaient été rejetées quand il avait répondu négativement sur ce point. Outre la clause de non rémunération, les stagiaires de l’ONU doivent s’engager à ne pas postuler à un emploi dans l’organisation avant six mois après la fin du stage.
«Tous les stagiaires dans le monde devraient s’unir pour obtenir la reconnaissance de notre valeur et l’égalité de droits qui nous est due», a conclu le jeune homme, rappelant que la déclaration des droits de l’Homme stipule «à travail égal, salaire égal».
Le porte parole des Nations Unies à Genève, Ahmad Fawzi, a jugé bon de faire une mise au point de son côté sans attendre les questions des journalistes en rappelant que les nombreux stages de six mois proposés par l’ONU ne sont pas rémunérés «suite à une décision de l’Assemblée Générale». Accompagné au point de presse de trois stagiaires travaillant dans son service, Ahmad Fawzi a assuré qu’ils étaient parfaitement «heureux».
LeQuotidien.lu avec AFP