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Slovénie : un nouveau venu en politique en tête des législatives


Robert Golob est le chef de file du Mouvement de la liberté (GS) est crédité de 35,8% des voix, contre 22,5% pour le Parti démocratique slovène (SDS) de Janez Jansa. (photo AFP)

Un candidat libéral nouveau venu en politique est arrivé en tête des législatives slovènes dimanche, selon un sondage sortie des urnes, loin devant le controversé Premier ministre Janez Jansa.

Robert Golob, ex-entrepreneur dans l’énergie solaire de 55 ans, était donné cette semaine au coude-à-coude, voire avec une légère avance, mais aucune estimation n’avait prédit un tel écart entre les deux candidats. Le Mouvement de la liberté (GS) est crédité de 35,8% des voix, contre 22,5% pour le Parti démocratique slovène (SDS) de Janez Jansa, 63 ans, d’après les chiffres publiés à la fermeture des bureaux de vote par la chaîne privée Pop TV.

« C’est un peu une surprise », a réagi devant la presse le vice-président de GS, Urska Klakocar Zupancic, saluant une victoire pour « la démocratie ». Dans le camp adverse, le ministre de l’Intérieur Ales Hojs a dit préférer attendre « le décompte officiel des résultats ».

Les électeurs se sont pressés aux urnes tout au long de la journée pour élire, lors de ce scrutin à un tour, leurs députés dans ce pays de 2 millions d’habitants, sur fond de fronde de la société civile contre l’action du gouvernement contestée depuis des mois par des manifestations. « Ce sont les élections les plus importantes depuis l’indépendance » en 1991 de cette nation issue de l’ex-Yougoslavie, avait assuré Jansa Jenull, un des chefs de file du mouvement de protestation. À 16h, le taux de participation s’élevait à 49,3%, soit près de 15 points de plus qu’en 2018 à la même heure (34,4%), selon la Commission électorale. Il faut ajouter à ces bulletins les votes par anticipation.

Choc des visions 

« Je ne pense pas que la situation soit si mauvaise mais j’ai le sentiment que la démocratie a subi des assauts depuis deux ans », commentait après avoir voté une retraitée, Marija, qui n’a pas voulu donner son nom de famille. « Il y a eu tellement de manifestations, il est évident que la plupart des gens ne sont pas satisfaits », soulignait Sara Rigler, étudiante en psychologie de 21 ans, dans la capitale Ljubljana. Le gouvernement « s’est livré à des atteintes répétées à l’État de droit et aux institutions démocratiques », relève l’influente ONG américaine Freedom House dans son rapport annuel publié cette semaine, citant « les attaques » contre l’appareil judiciaire et les médias.

Admirateur assumé de l’ancien président américain Donald Trump et allié de l’ultra-conservateur hongrois Viktor Orban, Janez Jansa a privé pendant des mois de fonds publics l’agence de presse nationale STA, jugée trop critique. Face aux avertissements de la Commission européenne, il a étrillé des « bureaucrates surpayés », multipliant les passes d’armes avec Bruxelles tout en ignorant la fronde de la rue. Uros Esih, commentateur politique du grand quotidien Delo, voit dans ce scrutin « un combat entre les forces libérales et illibérales ». « Auparavant perçu comme un modèle en Europe de l’Est », le petit pays alpin est devenu « un des plus grands trublions, avec des libertés qui se restreignent », selon l’analyste Valdo Miheljak.

Robert Golob, isolé pour cause de contamination au Covid-19, a promis de son côté de renouer avec la « normalité ». Outre les 26 sièges qui lui semblent assurés, il peut compter sur le soutien de plusieurs formations du centre-gauche pour réunir une majorité au sein du Parlement de 90 sièges.

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