L’ancien président Nicolas Sarkozy dénonce « une injustice profonde » après sa condamnation à de la prison ferme et n’exclut pas d’aller devant la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) pour que « triomphent le droit et la justice », dans une interview au Figaro mis en ligne mardi.
« J’ai ressenti l’injustice profonde, choquante, des procédures lancées contre moi depuis dix ans », affirme-t-il au quotidien, en assurant avoir « conservé (sa) détermination pour que triomphent le droit et la justice, comme cela devrait se produire dans un État de droit ».
« À chaque fois que ces règles sont bafouées, comme c’est le cas dans cette affaire, mon indignation et ma détermination sont décuplées », clame l’ancien chef de l’Etat, condamné lundi à trois ans de prison dont un ferme pour « corruption et trafic d’influence » dans l’affaire dite des « écoutes », une décision dont il fera appel.
« Je ne peux en effet accepter d’avoir été condamné pour ce que je n’ai pas fait », affirme M. Sarkozy, en dénonçant un jugement « truffé d’incohérences » et qui « ne fait pas état de preuves, mais d’un faisceau d’indices ».
Evoquant « un combat de long terme », il rappelle avoir fait appel du jugement. Mais « peut-être faudra-t-il que ce combat s’achève devant la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) ».
Il dénonce certains magistrats…
« Ce serait pour moi une souffrance que d’avoir à faire condamner mon propre pays, mais j’y suis prêt car ce serait le prix de la démocratie », ajoute-t-il.
S’il « réfute » l’expression « République des juges », car « les magistrats honnêtes et impartiaux sont majoritaires », il s’interroge: « qui voudrait avoir affaire à un magistrat comme le premier vice-procureur du PNF Patrice Amar ? »
Interrogé sur son avenir politique, alors que certains à droite voyaient en lui un éventuel « recours » pour la présidentielle de 2022, M. Sarkozy l’assure: « J’avais dit que je ne serai pas candidat à l’élection présidentielle, je le maintiens ».
Cela « ne veut pas dire que je ne dirai pas ce que je pense au moment des échéances électorales, l’année prochaine », ajoute-t-il.
« Au moment où chacun aura fait valoir ses ambitions légitimes, je dirai qui je soutiens et pourquoi je le fais, en toute transparence avec ma famille politique », assure-t-il, éludant la question d’un éventuel soutien à Emmanuel Macron.
« Je suis toujours membre de ma famille politique, je ne l’abandonnerai pas », assure-t-il.
AFP