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Riad Turk, « le Mandela syrien », exfiltré en France


Le "Mandela syrien" serait arrivé à Paris ces derniers jours après avoir fuit la Syrie, où il vivait dans la clandestinité. (Illustration : AFP)

L’opposant historique Riad Turk, 88 ans, surnommé le « Mandela syrien » pour ses longues années passées dans les geôles du régime, est arrivé en France ces derniers jours après avoir été exfiltré de Syrie où il vivait dans la clandestinité, a-t-on appris de sources concordantes.

« Il est arrivé en France il y a deux ou trois jours, il compte s’y installer », a affirmé lundi une figure de l’opposition syrienne à Paris, sous couvert d’anonymat, saluant une « très bonne nouvelle ». Une autre source syrienne en exil en France a confirmé cette information, révélée par le journal libanais L’Orient-Le Jour.

D’après le réalisateur et journaliste syrien Ali Atassi, cité par L’Orient-Le Jour, Riad Turk « a pu quitter la Syrie grâce à des militants qui l’ont aidé à gagner la frontière syro-turque et se trouve actuellement sain et sauf en France », où réside l’une de ses filles.

Éternel opposant au régime

Considéré comme l’un des plus farouches opposants au régime de Damas, M. Turk a passé plus de 17 ans dans les geôles du président Hafez al-Assad, avant d’être à nouveau emprisonné en 2001 par son fils, le président actuel Bachar al-Assad. Lors d’un entretien, en direct de Damas, sur la chaîne satellitaire al-Jazeera, il n’avait pas mâché ses mots en évoquant le président défunt Hafez al-Assad : « Le dictateur est mort ». Condamné à deux ans et demi de prison, il avait toutefois été libéré en novembre 2002 pour raisons de santé, alors qu’il souffre de problèmes cardiaques et de diabète.

Longtemps secrétaire général de la faction dissidente du PC syrien – Parti communiste syrien, interdit par le pouvoir Assad et rebaptisé dans les années 2000 Parti du peuple démocratique syrien -, M. Turk fut l’un des signataires de la « Déclaration de Damas », un manifeste adopté en 2005 par les groupes d’opposition syriens, réclamant « un changement démocratique et radical » dans le pays.

Après le début du conflit syrien en 2011, ce natif de Homs (160 km au nord de Damas) avait rapidement apporté son soutien au mouvement de contestation, alors pacifique, ainsi qu’au Conseil national syrien, instance née à l’été 2011 à Istanbul pour rassembler les forces de l’opposition. « Notre révolution est pacifique, populaire, rejette le confessionnalisme, et le peuple syrien est un. Il n’y a pas de concession, ni de négociations autour de l’objectif du renversement du régime despotique », déclarait-il en octobre 2011.

Le Quotidien/AFP