L’Union européenne a entériné vendredi une nouvelle prolongation de trois mois, à titre exceptionnel, des contrôles à certaines frontières intérieures de l’espace Schengen, réintroduits en 2015 par cinq pays confrontés à un fort afflux migratoire.
Le Conseil de l’UE, qui représente les 28 pays membres, a approuvé une recommandation de la Commission « autorisant la prolongation de contrôles temporaires aux frontières intérieures de l’UE dans des circonstances exceptionnelles », selon un communiqué. « Notre objectif ultime est de revenir à Schengen dès que possible. Même si nous n’en sommes pas encore là, la situation s’améliore. La prolongation ne sera donc que de trois mois seulement », a commenté le ministre slovaque de l’Intérieur Robert Kalinak, dont le pays assure actuellement la présidence tournante de l’UE.
La recommandation adoptée par la Commission le 25 octobre permet aux États membres de l’UE de poursuivre ces contrôles au-delà de la date-butoir du 12 novembre, qui marquait la fin de dérogations inédites aux règles de la libre-circulation. Début mai, l’exécutif européen avait accepté une première prolongation exceptionnelle (au-delà de la durée normalement autorisée) des contrôles rétablis en 2015 à certaines frontières de l’Autriche, de l’Allemagne, du Danemark, de la Suède et de la Norvège, membres de l’espace Schengen. Les contrôles concernés par la décision de l’UE portent sur des lieux précis. Pour l’Autriche, il s’agit des frontières avec la Hongrie et la Slovénie, mais pas de celle avec l’Italie. Et pour l’Allemagne, c’est la frontière avec l’Autriche. La Commission avait toutefois fixé pour objectif un retour à la normale, sans contrôles aux frontières intérieures, d’ici à décembre 2016.
L’accord controversé conclu en mars dernier entre l’UE et la Turquie et la fermeture de la route migratoire des Balkans ont permis une baisse sensible du nombre des arrivées de migrants via la Grèce. Mais « le nombre des migrants en situation irrégulière reste élevé en Grèce » et dans d’autres pays, et une levée des contrôles pourrait « entraîner une augmentation des mouvements secondaires », selon la Commission européenne. Afin que ces nouvelles dérogations, pour lesquelles Berlin a fait un intense lobbying, ne s’éternisent pas, la Commission compte beaucoup sur les premiers résultats de l’action du nouveau corps de gardes-frontières européens. Officiellement inaugurée le 6 octobre, cette nouvelle agence bâtie sur les bases de l’agence Frontex ne devrait être « pleinement opérationnelle qu’en janvier 2017 ».
AFP