Le président russe Vladimir Poutine a affirmé vendredi, lors d’une rencontre avec des mères de soldats déployés en Ukraine, « partager la douleur » de celles qui ont perdu leurs fils, en les appelant à ne pas croire les « mensonges » sur l’opération militaire.
« Je veux que vous sachiez que moi, personnellement, tous les dirigeants du pays, nous partageons cette douleur. Nous savons que rien ne peut remplacer la perte d’un fils », a déclaré Vladimir Poutine, la mine grave. Il a ajouté que la fête des Mères, célébrée ce dimanche en Russie, serait marquée cette année par « un sentiment d’anxiété et d’inquiétude », chez les femmes concernées, dont « les pensées seront avec leurs garçons ».
Il s’exprimait devant des femmes présentées par le Kremlin comme des mères de soldats combattant en Ukraine, réunies autour d’une table dans la résidence de Vladimir Poutine à Novo-Ogarevo, près de Moscou. La plupart d’entre elles affichaient un visage fermé.
Vladimir Poutine et les autorités russes ne font que rarement référence aux pertes subies en Ukraine par Moscou. Cette rencontre avec des mères de soldats, inédite depuis le début de l’offensive, arrive aussi après des semaines de critiques publiées sur les réseaux sociaux par des proches d’hommes mobilisés au début de l’automne pour combattre en Ukraine.
Nombre de femmes et de mères d’hommes appelés sous les drapeaux ont accusé les autorités de n’avoir pas suffisamment entraîné ou équipé leurs proches avant de les envoyer au front. « La vie est plus compliquée que ce qu’on voit à la télé ou sur internet, où on ne peut faire confiance à rien. Il y a beaucoup de fausses informations, des tromperies, des mensonges », a déclaré Vladimir Poutine devant les mères de soldats.
« Cela a toujours été le cas, mais en prenant en compte les technologies modernes, cela est devenu encore plus notable et efficace », a-t-il ajouté, dénonçant des « attaques informationnelles ». Cette mise au point fait écho à des lois votées après le début de l’offensive en Ukraine qui punissent de lourdes peines de prison les personnes accusées de diffuser de « fausses informations » sur l’armée ou de la « discréditer ».