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Poumon, cerveau, sein… : nouvelles avancées notables en cancérologie


(Photo : AFP)

Le congrès annuel de l’Asco (American Society of Clinical Oncology), rendez-vous phare des chercheurs et médecins oncologues du monde entier, s’achève mardi à Chicago. Voici un panorama, non exhaustif, d’avancées notables pointées par les experts.

Poumon

Nouvel espoir face au cancer le plus mortel. Un comprimé, administré quotidiennement (parfois en plus de la chimiothérapie) dans des cancers opérables, a réduit de moitié la mortalité avec cinq ans de recul, selon les résultats d’un essai clinique ayant fait grand bruit.

Développé par AstraZeneca, l’osimertinib concerne les patients atteints d’un cancer dit « non à petites cellules » (forme la plus commune) et présentant un type particulier de mutation génétique.

Les données de survie sont « impressionnantes », a vanté Roy Herbst, de l’université Yale.

« Dans ce type de maladies, pour lesquelles les avancées se font attendre, une grande lueur d’espoir s’allume », a réagi auprès de l’AFP Iris Pauporté, directrice de la recherche et l’innovation à la Ligue contre le cancer.

Cela « devrait changer les pratiques, et entraîner un besoin de tests systématiques de la mutation (EGFR) si ces résultats sont consolidés », a jugé Muriel Dahan, directrice de la recherche et du développement d’Unicancer, la fédération des centres anti-cancer.

Cerveau

Un nouveau médicament potentiel améliorant l’espérance de vie pour un type de tumeur?

Un traitement, le vorasidénib, a amélioré la survie sans progression chez des patients atteints d’un gliome, selon de nouvelles données d’un essai clinique de phase 3, présentées par le laboratoire Servier.

Le médicament, administré oralement et quotidiennement, repose sur une molécule bloquant l’activité d’une enzyme à l’origine de la progression de certains cancers du cerveau, difficiles à traiter.

« Il y avait eu peu d’avancées thérapeutiques en 20 ans dans les tumeurs cérébrales », a pointé à l’AFP Patrick Therasse, vice-président pour les produits de développement en oncologie au stade les plus avancés chez Servier. « Grâce à notre thérapie ciblée, les patients ont évité une progression du cancer, pendant 27,7 mois, contre 11,1 mois pour le placebo », a-t-il défendu.

« Cette médecine de précision ouvre une porte dans une maladie pour laquelle il n’y avait rien jusqu’à présent; ça veut dire que la science peut débloquer des situations qui étaient catastrophiques », a dit à l’AFP Fabrice André, directeur de la recherche du centre Gustave-Roussy.

Pour Muriel Dahan, d’Unicancer, il faut « rester prudents » mais « cela pourrait devenir le nouveau standard thérapeutique, sous réserve d’autres essais ».

Sein

Un traitement testé contre le cancer du sein de stade précoce a montré une réduction du risque de récidive de 25%, selon les résultats, préliminaires, d’un vaste essai clinique.

Déjà utilisé (en combinaison avec une hormonothérapie) contre le cancer du sein le plus courant (dit HR+/HR2-) à un stade avancé, le ribociclib (Novartis) a été testé pour les cancers de stade précoce.

Il cible des protéines (CDK4 et CDK6) qui influent sur la croissance des cellules cancéreuses.

Utérus

Pour le cancer du col de l’utérus de stade précoce et à faible risque de progression, une hystérectomie simple (ablation de l’utérus) n’entraîne pas une récidive supérieure à une hystérectomie radicale (ablation étendue au col utérin et à une partie du vagin), selon une étude clinique de phase 3.

Soit la promesse d’une meilleure qualité de vie pour les patientes opérées. « C’est une bonne nouvelle et cela montre qu’il n’y a pas que les progrès concernant les médicaments qui sont importants », a réagi Iris Pauporté.

Ovaire

Un traitement avec des anticorps conjugués -sorte de petite bombe de chimiothérapie explosant dans la tumeur- pour certains de ces cancers, où la survie à 5 ans est de moins de 20% et la récidive fréquente, a montré une amélioration significative de la survie, selon un essai clinique en phase 3.

Rectum

Pour ces cancers, difficiles à opérer, des patients avec un cancer localement avancé peuvent recevoir de la chimiothérapie sans radiothérapie avant la chirurgie, selon les résultats d’une étude. Éviter la radiothérapie peut réduire les effets secondaires, en offrant des résultats similaires de survie, sans récidive et globale.

Vaccins

« Les vaccins thérapeutiques, on en parle de plus en plus, il y a de plus en plus d’essais en cours » et des « progrès technologiques importants », selon Christophe Le Tourneau, chef du département des essais cliniques précoces de l’Institut Curie.

Contre les cancers du poumon, ORL, le glioblastome ou le papillomavirus humain -associé à plusieurs cancers-, plusieurs études préliminaires mettent en avant cette nouvelle arme.

L’Institut Curie a ainsi présenté une étude sur un vaccin thérapeutique anti-HPV-16 dans les cancers ano-génitaux, et un essai sur des vaccins personnalisés -conçus par la biotech Transgene à partir du séquençage individuel des tumeurs et avec des outils d’intelligence artificielle- dans les cancers ORL.