Le Premier ministre sortant du Portugal Pedro Passos Coelho, vainqueur des élections législatives, a accusé mercredi le Parti socialiste de faire du « chantage » en cherchant à imposer son propre programme politique en échange d’un soutien à un gouvernement minoritaire de droite.
« Je ne vais sûrement pas gouverner avec le programme du Parti socialiste, ni soumettre le pays à une sorte de chantage politique, où celui qui a perdu impose ses conditions à celui qui a gagné », a-t-il déclaré devant la presse. « Je refuse que le pays soit pris en otage d’un jeu de politique partisane, qui inverse le résultat électoral », a-t-il insisté.
« Le Parti socialiste ne cherche pas à former le gouvernement à tout prix », a réagi son président Carlos César, affirmant que son parti « ne veut pas non plus gouverner avec le programme de la coalition si celui-ci n’intègre pas les éléments que le PS considère comme essentiels ».
Après quatre années d’austérité budgétaire, la coalition gouvernementale de droite a remporté les élections du 4 octobre devant l’opposition socialiste, tout en perdant la majorité absolue dans un Parlement qui a basculé à gauche.
« Une grande arrogance »
M. Passos Coelho a été chargé par le président Anibal Cavaco Silva de chercher une solution permettant de former un gouvernement « stable et durable », mais les discussions avec le PS sont dans l’impasse après une deuxième rencontre infructueuse mardi. « Je ne compte pas me réunir une nouvelle fois avec le Parti socialiste pour faire semblant de chercher un résultat pour lequel le PS n’a apporté aucune contribution », a-t-il prévenu mercredi.
M. Passos Coelho a montré « une attitude de grande arrogance, voire même belliqueuse » lors de la première réunion de négociation, a rétorqué Carlos César. « C’est maintenant à la coalition de répondre aux questions que nous lui avons posées », a-t-il ajouté.
Parallèlement, le secrétaire général du PS, Antonio Costa, tente d’obtenir le soutien du Parti communiste et du Bloc de gauche, apparenté au parti Syriza au pouvoir en Grèce, afin de pouvoir diriger un « gouvernement alternatif » de gauche.
Le chef de l’Etat pourrait désigner le Premier ministre dès la semaine prochaine, après la publication des résultats définitifs du scrutin et une fois qu’il aura consulté l’ensemble des partis représentés au Parlement. « Je m’attends à être désigné Premier ministre et chargé de former le gouvernement », a souligné M. Passos Coelho.
AFP / S.A.