L’activité fret du port de Lisbonne est paralysée depuis plusieurs jours par une grève des dockers qui protestent contre le recours à une main-d’œuvre précaire.
« Le port est fermé depuis trois jours », a assuré devant la presse José Monteiro, vice-président du principal syndicat des dockers portugais. « Aucun cargo n’entre dans le port », a confirmé une source portuaire.
Alors que le syndicat avait entamé mercredi une grève aux heures supplémentaires, le mouvement s’est durci après le recours par les employeurs à des travailleurs externes.
« Comme les opérateurs du port ont fait appel à des employés d’une autre société payés moins cher, qui nous font une concurrence déloyale, nous avons décidé d’entamer une grève totale », a expliqué José Monteiro.
En 2012, l’ancien gouvernement de centre droit avait adopté une loi favorisant le recours à des contrats de travail temporaire et des emplois intermittents en fonction des nécessités des ports, afin d’améliorer leur compétitivité notamment face à la concurrence espagnole.
Les quelque 200 dockers du port de Lisbonne, employés par l’Association des entreprises du travail portuaire, bénéficiaient jusque-là d’un statut protégé. « Nous ne terminerons cette grève que lorsque toutes les parties se seront assises à la table des négociations et quand il n’y aura plus de travailleurs externes sur le port », a insisté José Monteiro.
Le préavis de grève avait été déposé après l’échec début avril des négociations sur une nouvelle convention collective entre le syndicat des dockers et les opérateurs portuaires. « Cette grève crée un préjudice énorme pour le marché du fret et l’économie nationale », a protesté dans un communiqué l’Association des entreprises de transport de marchandises du Portugal.