Plusieurs nouvelles vastes opérations antidrogue, baptisées « Place nette XXL », ont été lancées en France lundi, après celle débutée la semaine passée dans la deuxième ville du pays, Marseille, ensanglantée par le narcotrafic.
En se rendant dans la cité méditerranéenne le 19 mars pour lancer cette opération, le président Emmanuel Macron avait promis qu’une dizaine d’opérations de ce type auraient lieu à l’échelle nationale dans les prochaines semaines.
« C’est une opération sans précédent que nous avons lancée, pour porter un coup d’arrêt aux trafics de drogues, assurer l’ordre républicain », avait expliqué le chef de l’État.
Quatre grandes opérations ont eu lieu lundi matin dans la métropole de Lille (nord), celle de Lyon (centre-est), à Dijon (centre-est) et en région parisienne, « en parallèle de celle de Marseille qui continue », a expliqué le ministre de l’Intérieur, lors d’un déplacement à Roubaix, près de Lille.
« Plus de 187 » personnes ont été interpellées « très tôt ce matin » lors de ces opérations menées simultanément, a-t-il annoncé.
Le but est de « démanteler des points de deal en intégralité », des vendeurs aux têtes de réseau, a souligné Darmanin.
« Nous avons un objectif de 850 personnes à interpeller. Nous sommes à peu près à un quart de cet objectif si on compte Marseille », a-t-il précisé.
« Notre travail collectif, c’est de montrer à tous les habitants, et surtout à ceux des quartiers populaires que la sécurité, c’est pour eux », a souligné Darmanin, en annonçant que d’autres opérations de ce type seraient menées « dans plusieurs autres agglomérations dans les jours et les semaines qui viennent ».
« Narchomicides »
Quelque 900 policiers, gendarmes et douaniers, avaient été mobilisés au premier jour de l’opération à Marseille et dans le département des Bouches-du-Rhône, selon la préfecture.
Trois jours après le lancement de l’opération, 22 kilos de stupéfiants avaient été saisis, 71 personnes placées en garde à vue, plus de 385 000 euros en liquide ou en avoirs et quatre armes saisies.
La guerre de territoires pour le contrôle des juteux points de deal a ensanglanté la ville méditerranéenne comme jamais en 2023, avec 49 personnes tuées dans des « narchomicides », dont quatre victimes collatérales.
Les magistrats de Marseille avaient tiré la sonnette d’alarme début mars face à la puissance du narcotrafic.
« Je crains que nous soyons en train de perdre la guerre contre les trafiquants à Marseille », s’était inquiétée Isabelle Couderc, juge d’instruction chargée de la criminalité organisée au tribunal judiciaire de la ville, le 5 mars, devant une commission sénatoriale d’enquête dédiée à la lutte contre le trafic de drogues en France.
Outre la grande opération de pilonnage, plusieurs coups de filet ont eu lieu récemment au sein des deux principaux gangs de Marseille, DZ Mafia et Yoda. Félix Bingui, 33 ans, alias « le chat », le chef présumé du clan Yoda, a ainsi été interpellé au Maroc début mars.