Une pétition «contre le statut de première Dame pour Brigitte Macron», lancée il y a deux semaines sur internet, a réuni dimanche plus de 150 000 signatures.
«Il n’y a aucune raison pour que l’épouse du chef de l’Etat puisse obtenir un budget sur les fonds publics», affirme cette pétition sur change.org, lancée par Thierry Paul Valette, qui se présente comme «artiste peintre et auteur» et «citoyen engagé».
«Brigitte Macron dispose à l’heure actuelle d’une équipe de deux à trois collaborateurs, ainsi que de deux secrétaires et deux agents de sécurité et cela est suffisant», affirme encore le texte qui met en avant le contexte d’«économies» que souhaite réaliser le gouvernement.
«Nous dénonçons farouchement toutes les attaques sexistes envers Brigitte Macron et nous ne remettons nullement en cause ses compétences», assure le texte. «Cependant, dans une période de moralisation de la vie politique française», avec l’adoption d’un projet de loi qui interdit notamment les emplois familiaux de collaborateurs pour les ministres et parlementaires, «nous ne pouvons décemment cautionner l’initiative d’un statut spécifique à l’épouse du président Macron».
Pendant la campagne présidentielle, Emmanuel Macron avait indiqué que son épouse aurait «un rôle public», s’il était élu à l’Elysée, pour «sortir d’une hypocrisie française», mais sans être «rémunérée par le contribuable».
«Je souhaite qu’un cadre soit défini et je demanderai qu’un travail soit conduit en la matière», avait-il expliqué. «Nous en définirons le cadre si je suis élu dans les premières semaines et elle en décidera», avait précisé le candidat.
450 000 euros : pas assez?
Contrairement à la First Lady américaine, qui bénéficie de son propre budget et d’une équipe sous sa direction, En France, le ou la coinjoint(e) du chef de l’État ne possède qu’un bureau, des collaborateurs et des secrétaires. Malgré un coût estimé autour de 450 000 euros par an (selon la Cour des Comptes en 2014), le dispositif reste insuffisant pour le président français, qui a donc chargé des juristes de rédiger une charte pour codifier le rôle de la Première Dame, et lui allouer un budget personnel.
La question du statut de la Première dame s’était invité la semaine dernière à l’Assemblée nationale, lors de l’examen des projets de loi de moralisation, les Insoumis défendant, en vain, un amendement pour que des moyens ne puissent être donnés aux conjoints du président.
Le Quotidien/AFP
La question n’est pas celle du statut de l’épouse du président. Et à ce titre la pétition est d’un ridicule sans nom. Il vaut mieux un statut officiel avec des droits, des devoirs et des limites que pas de statut du tout qui correspond à un statut implicite où tout est permis.
Non la question n’est pas celle d’avoir ou non un statut. Il est nécessaire. La question est la définition et le contenu du statut.