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On pourra nager dans la Seine, en plein Paris, en 2025


La baignade dans la Seine, qui se pratiquait déjà sous l'Ancien Régime, a été interdite à Paris il y a un siècle pile (1923) par un arrêté préfectoral, et une brigade fluviale patrouille constamment pour empêcher les plongeons. Photo : AFP

C’est une partie de « l’héritage » promis à l’issue des Jeux olympiques de 2024 : la mairie de Paris a dévoilé dimanche les premiers sites de baignade dans la Seine pour 2025, résultat des efforts de l’État et des collectivités pour assainir le fleuve.

Lire notre édito à ce sujet : Dans des flots paisibles

Dimanche matin, les touristes en promenade sur les quais pittoresques situés entre la rive droite et l’île Saint-Louis ont pu assister à un spectacle inhabituel : à la place des bateaux-mouche, des canoë-kayaks et des nageurs dans le fleuve.

Parmi eux, deux adjoints d’Anne Hidalgo, la maire socialiste de Paris présente sur cette base nautique estivale pour annoncer les tout premiers sites de baignade autorisée sur la Seine en Ile-de-France.

« Promesse tenue. On nage aujourd’hui dans la Seine et ce n’est que le début », a déclaré la maire de la capitale, qui avait fait de cet engagement, pris en 2016, un pilier du dossier de candidature pour l’organisation des JO, obtenue l’année suivante.

Une promesse vieille de plus de trente ans, puisqu’au tournant des années 1990, son prédécesseur Jacques Chirac, avant d’être élu chef d’Etat, l’avait déjà formulée, promettant de faire trempette lui-même « devant témoins ».

Si elle n’a pas mouillé le maillot de bain, contrairement à ses deux adjoints à l’Urbanisme, Emmanuel Grégoire, et aux Sports, Pierre Rabadan, Mme Hidalgo s’est engagée à s’immerger dans le fleuve « l’année prochaine », celle des JO.

Outre le « Bras Marie », situé tout près de l’Hôtel de Ville, les rives de Grenelle (XVe) et Bercy (XIIe) accueilleront des espaces de baignade aménagés et sécurisés, indique la mairie.

« Les plans d’eau surveillés seront délimités par des bouées et un ponton pour y accéder, avec des espaces pour se changer, se doucher et ranger ses affaires sur les quais », précise la municipalité.

Navigation modulée

Pour assurer la sécurité des baigneurs, les différents acteurs publics (l’autorité portuaire Haropa, Voies navigables de France, les préfectures de police et de région) et privés (bateaux-mouche, frêt) impliqués travaillent encore pour restreindre voire interdire la navigation fluviale près des sites, indique la mairie.

Comme Pont Marie, celui de Grenelle sera aménagé sur un bras de la Seine, coupée par l’île aux Cygnes, à un endroit où le ballet des bateaux est moins intense.

Le troisième site, aménagé sous une passerelle traversant le fleuve en contrebas du parc de Bercy, nécessitera peut-être des « protections supplémentaires » comme des barrières, précise à l’AFP l’entourage d’Anne Hidalgo, même si cette dernière souhaite le « moins d’aménagements possibles ».

La baignade dans la Seine, qui se pratiquait déjà sous l’Ancien Régime, a été interdite à Paris il y a un siècle pile (1923) par un arrêté préfectoral, et une brigade fluviale patrouille constamment pour empêcher les plongeons.

« Pour l’instant, on ne peut pas se baigner dans la Seine sans les autorisations », a rappelé le premier adjoint Emmanuel Grégoire. « Il faut attendre encore un petit peu. »

Soit juste après les Jeux olympiques, qui marqueront les retrouvailles de la nage avec la Seine : les épreuves de triathlon et de nage en eau libre partiront du pont Alexandre-III qui relie le Grand Palais aux Invalides.

Un résultat concret de « l’héritage » des JO promis au grand public pour susciter l’adhésion autour de l’événement. Depuis 2016, l’État et les collectivités locales franciliennes ont investi environ 1,4 milliard d’euros pour rendre la Seine et la Marne baignables.

Plusieurs ouvrages pour réduire les déversements d’eaux usées dans le fleuve en cas d’orage, ou les nettoyer, et ainsi assurer une qualité d’eau suffisante au regard de la réglementation européenne, sont proches d’être achevés.

Les particuliers propriétaires d’habitations aux mauvais branchements, dans lesquels eaux usées et fluviales ne sont pas séparées, et ceux de péniches doivent aussi engager des travaux pour une évacuation ne polluant pas le fleuve.

Les dernières analyses de la qualité de l’eau au regard de la réglementation, qui se concentre sur deux bactéries, escherichia coli et les entérocoques, attestent de niveaux « suffisants » ou « excellents » par temps sec, assure la mairie.

Quant aux déchets, notamment plastiques, un appel a récemment été lancé pour dénicher l’innovation technologique la plus adéquate pour les ramasser dans le fleuve.