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Atteintes au droit à l’IVG en Pologne : mise en garde du Conseil de l’Europe


La Pologne est l'un des pays les plus restrictifs d'Europe en matière d'avortement, conduisant de nombreuses femmes à se rendre à l'étranger ou à pratiquer l'avortement clandestin. (Photo illustration AFP)

La Commissaire aux droits de l’Homme du Conseil de l’Europe met en garde la Pologne contre de nouvelles restrictions au droit à l’avortement, qui pourraient aboutir à une quasi-interdiction de l’IVG dans le pays, dans un rapport rendu public vendredi.

« Les autorités polonaises doivent en urgence adopter la législation nécessaire pour assurer l’accessibilité en pratique aux services légaux d’avortement », écrit la Bosnienne Dunja Mijatovic dans ce rapport, rédigé à la suite d’une visite dans le pays au mois de mars. « Bien que la Pologne dispose déjà d’une législation très restrictive, il y a eu des tentatives répétées de réduire encore l’accès à l’IVG, parmi lesquelles un projet de loi en attente au Parlement », ajoute Dunja Mijatovic, appelant à le « rejeter ».

La Pologne, pays largement catholique où le droit à l’IVG compte parmi les plus restrictifs en Europe, ne permet actuellement l’avortement qu’en cas de viol, inceste, danger pour la vie de la mère ou malformation irréversible du fœtus.

Des avortements clandestins ou à l’étranger

La Commissaire rappelle que le projet de loi propose de supprimer le droit à l’avortement dans ce dernier cas, qui représente l’écrasante majorité des IVG pratiquées en Pologne.

Elle estime qu’adopter ce projet de loi amènerait de fait à « une interdiction quasi-totale des avortements » dans le pays. La Commissaire note avec inquiétude qu’à l’heure actuelle « de nombreuses Polonaises ont recours à des avortements clandestins ou se rendent à l’étranger pour se faire aider et que dans certaines régions de Pologne l’avortement est soit totalement indisponible soit très sérieusement limité ».

Soulignant que de très nombreux médecins font valoir leur clause de conscience pour refuser de prescrire des contraceptifs, elle demande également que la pilule du lendemain puisse être fournie sans prescription médicale, ce qui n’est plus le cas depuis juillet 2017.

LQ/AFP

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