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Migrants/Balkans : Juncker contre la politique du « laisser-passer »


Jean-Claude Juncker plaide pour "une approche collective transfrontalière". (Photos AFP)

L’UE et Jean-Claude Juncker tiennent dans l’urgence, dimanche à Bruxelles, un mini-sommet avec les pays européens les plus exposés à l’afflux de migrants qui transitent par les Balkans, afin de juguler « collectivement » cette crise sans précédent.

La réunion a débuté à 15h.

La réunion a débuté à 15h.

Pour la Commission européenne, maître d’œuvre de la réunion, il s’agit de répondre au « besoin d’une plus grande coopération, de consultations plus poussées et d’actions opérationnelles immédiates » pour les pays situés sur la route « dramatique » des Balkans de l’ouest qui conduit migrants et réfugiés depuis la Turquie et la Grèce vers le nord de l’UE.

Ont été conviés par le président de la Commission, Jean-Claude Juncker, les dirigeants de dix États membres (Allemagne, Autriche, Bulgarie, Croatie, Grèce, Hongrie, Pays-Bas, Roumanie, Slovénie et Suède) mais aussi de trois pays qui n’appartiennent pas à l’Union : Albanie, Macédoine et Serbie.

Le Luxembourg, qui assure la présidence tournante de l’UE, le haut-commissaire de l’ONU pour les réfugiés, Antonio Guterres, le président du Conseil européen, Donald Tusk, l’agence européenne de surveillance des frontières Frontex et l’agence européenne pour l’asile EASO participent aussi à la rencontre qui a débuté à 15h GMT.

La rencontre sera suivie d’un dîner de travail, au cours duquel devrait être abordée la question controversée de la « relocalisation », à savoir la répartition des réfugiés au sein d’autres États de l’UE.

Rompre avec « la politique du laisser-passer »

L’enjeu du sommet n’est rien d’autre que « consolider l’Europe unie ou assister à la lente décomposition de l’UE », a estimé dimanche le chancelier autrichien Werner Faymann dans une interview. Jean-Claude Juncker a présenté à ses hôtes seize propositions censées « restaurer la stabilité de la gestion des migrations dans la région et ralentir les flux » à travers « une approche collective transfrontalière ».

Jean-Claude Juncker a exhorté dimanche les pays des Balkans à rompre avec la « politique du laisser-passer ». « Les États qui se trouvent le long de la route des Balkans de l’ouest doivent veiller à garantir des procédures et des conditions respectueuses des règles », a-t-il déclaré au quotidien allemand Bild.

Mais les discussions s’annoncent difficiles. Dans un contexte de tensions croissantes, les pays des Balkans, qui craignent que les migrants ne s’installent en permanence chez eux, font monter la pression : les Premiers ministres de Serbie, de Roumanie et de Bulgarie ont averti qu’ils étaient prêts à fermer leurs frontières si d’autres États, l’Allemagne notamment, bouclaient les leurs. Nouvelle zone de transit, la Slovénie, débordée par l’arrivée de quelque 62 000 de réfugiés en une semaine, depuis l’installation de clôtures anti-migrants par la Hongrie, a récemment menacé d’ériger à son tour une barrière si l’UE ne lui apporte pas un soutien suffisant.

En visite samedi au camp de réfugiés de Brezice, le président slovène Borut Pahor a averti que son pays serait contraint à des mesures unilatérales, sans résultats satisfaisants du sommet dimanche. La Commission européenne propose de dépêcher rapidement 400 douaniers européens en renfort dans ce pays exigu de deux millions d’habitants, précise le projet d’accord européen.

AFP/A.P

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