De retour sous les verrous après six mois de cavale, le baron mexicain de la drogue Joaquin « El Chapo » Guzman pourrait être rapidement extradé vers les Etats-Unis, de crainte qu’il ne s’échappe à nouveau, estiment les analystes.
Le chef du cartel de Sinaloa fait l’objet de poursuites dans plusieurs Etats américains, en Arizona, Californie, Texas, Illinois, New York ainsi qu’en Floride.
Après son arrestation en février 2014, le président Enrique Pena Nieto avait refusé son extradition, promettant de le juger et l’incarcérer au Mexique.
Mais sa rocambolesque évasion — par un tunnel creusé sous sa cellule — d’une prison de haute sécurité, près de Mexico, en juillet dernier, a porté un coup très dur à la crédibilité du gouvernement et changé la donne.
C’est en effet la deuxième fois que le narcotrafiquant s’échappe d’une prison de haute sécurité mexicaine, après une première évasion en 2001 dans un panier de linge sale.
Son arrestation vendredi par les Marines mexicains après six mois de traque offre au président Pena Nieto une occasion de faire taire, au moins momentanément, les critiques qui se multiplient à son encontre à mi-mandat.
« La grande question n’est pas de savoir s’ils vont l’extrader mais quand », a déclaré à l’AFP Alejandro Hope, expert en sécurité et ancien membre des services de renseignement mexicains.
« Je ne pense pas que le gouvernement mexicain veuille prendre le risque d’une autre évasion », a-t-il ajouté, affirmant que « dès que Guzman met le pied dans une prison mexicaine, il commence le jour-même à planifier son évasion ».
Avant même son arrestation, les autorités mexicaines ont préparé la voie à une possible extradition, des juges mexicains émettant des mandats d’arrêt à fin d’extradition dès le mois d’août.
Le gouvernement mexicain avait précisé avoir reçu une demande formelle d’extradition des Etats-Unis le 25 juin, soit deux semaines avant son évasion.
AFP