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Merkel juge « honteuse » la relativisation du nazisme par l’extrême droite


Lors d'un congrès de l'AfD (extrême-droite allemande), Alexander Gauland a qualifié le passé nazi de l'Allemagne de "pipi de chat" face au reste de l'Histoire du pays. (Illustration : AFP)

Angela Merkel a qualifié lundi de « honteux » des propos du dirigeant de l’extrême droite allemande qui a relativisé les atrocités d’Adolf Hitler en les qualifiant de « pipi de chat » au regard de l’histoire germanique millénaire.

« Il est honteux de devoir nous préoccuper de telles déclarations venant de la part d’un membre de la chambre des députés », a déclaré à la presse le porte-parole de la chancelière allemande, Steffen Seibert, indiquant parler pour Angela Merkel. « Le gouvernement allemand rejette catégoriquement toute tentative de minimiser ou relativiser les crimes nazis », a-t-il ajouté, « le régime national-socialiste et les crimes de l’Holocauste sont singuliers et constituent un véritable crime contre l’Humanité ». Il a appelé l’Allemagne à continuer à « assumer sa responsabilité » pour ce passé.

L’AfD souffle le chaud et le froid

Samedi, le dirigeant du parti allemand d’extrême droite AfD, Alexander Gauland, a minoré l’importance du IIIème Reich, jugeant qu’Adolf Hitler et les nazis n’ont été que du « pipi de chat » (« fiente d’oiseau » littéralement en allemand, ndlr) dans une histoire germanique millénaire. Son discours devant une organisation de la jeunesse de son mouvement a été très applaudi. « Nous avons une histoire glorieuse et celle-ci, chers amis, a duré plus longtemps que ces 12 fichues années » entre 1933 et 1945, a-t-il jugé.

Le chef de l’État allemand, autorité morale suprême dans le pays, a aussi dénoncé ces propos. « Ceux qui aujourd’hui nient ou relativisent la césure sans précédent avec la civilisation » qu’ont représenté Adolf Hitler et le nazisme, « se moquent des millions de victimes », a déclaré à Berlin le président Frank-Walter Steinmeier.

Gauland en récidive

Alexander Gauland, 77 ans et transfuge du parti conservateur de la chancelière allemande, n’en est pas à sa première sortie sur le sujet, la relativisation du passé nazi de l’Allemagne faisant partie intégrante du programme de l’aile la plus intransigeante de l’Alternative pour l’Allemagne (AfD).

Durant la campagne électorale pour les élections législatives de septembre dernier, il avait vanté les mérites des soldats de la Wehrmacht. L’un de ses fidèles au sein du parti, Björn Höcke, a également qualifié le vaste monument au cœur de Berlin aux victimes de l’Holocauste de « mémorial de la honte ». Et ce dernier a volé au secours de son dirigeant lundi, soutenant sa sortie sur le nazisme et mettant à l’inverse le gouvernement en cause dans l’arrivée de centaines de milliers de migrants dans le pays.

« Ces hypermoralistes qui hurlent à nouveau au loup (….) sont responsables par leur politique du pillage de notre système social et de l’état pitoyable de notre sécurité intérieure et ils ont perdu toute légitimité pour faire des commentaires sur les responsables de l’AfD », a-t-il dit à Berlin. Première force d’opposition à la chambre des députés, l’AfD a fait une entrée fracassante au Bundestag en septembre, avec plus de 90 députés, où elle constitue la principale force d’opposition au gouvernement de coalition.

Le Quotidien/AFP

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