Angela Merkel a affirmé dimanche soir son intention d’aller au terme de son prochain mandat de chancelière de quatre ans, malgré les critiques croissantes dont elle fait l’objet au sein de son parti conservateur.
« Je fais partie des gens qui respectent la parole donnée », a-t-elle déclaré dans une interview à la chaîne de télévision publique ZDF, au moment où plusieurs responsables de son camp démocrate-chrétien l’invitent à préparer sa succession. « Je me suis engagée auprès de la population pour quatre ans » à la chancellerie allemande et entend « naturellement » respecter cela, a-t-elle déclaré.
Face aux signes d’usure du pouvoir après 12 ans à la tête du gouvernement et aux critiques ouvertes à son égard, Angela Merkel a réfuté l’idée selon laquelle son pouvoir serait en train de s’éroder. « Non, ce n’est pas mon impression », a-t-elle dit, tout en reconnaissant que son parti démocrate-chrétien, la CDU, « se pose des questions après douze ans passés à la chancellerie ».
Angela Merkel doit faire face à un début de fronde dans son mouvement depuis l’alliance qu’elle a scellée mercredi avec le parti social-démocrate (SPD) pour pouvoir gouverner quatre ans de plus. Ses troupes lui reprochent d’avoir fait trop de concessions au centre-gauche. Pour conclure un accord de coalition, la chancelière a dû notamment accepter de céder le ministère des Finances au SPD, ce qui ne passe pas à la CDU.
« Douloureux mais acceptable »
Le renoncement au ministère des Finances, tenu pendant huit ans par le très orthodoxe conservateur Wolfgang Schäuble, est « douloureux mais à mes yeux acceptable », a souligné Angela Merkel. Ce n’est pas l’avis d’un grand nombre d’élus de son mouvement. Wolfgang Bosbach, une des figures de la CDU, a dénoncé « la concession de trop », dans le quotidien Bild.
L’accord de coalition avec le SPD doit encore être encore validé par un congrès de la CDU le 26 février, qui s’annonce plus houleux que prévu, et surtout par les militants sociaux-démocrates, appelés à se prononcer par un référendum interne à l’issue incertaine. La reconduction de cette coalition est une solution par défaut. Elle découle des élections législatives de septembre, marquées par un repli des partis traditionnels et la percée de l’extrême droite, qui ont compliqué la formation de majorités. Une première tentative d’alliance d’Angela Merkel avec les Libéraux et les écologistes avait échoué en novembre. Il ne lui restait plus que le SPD pour disposer d’une majorité.
Le Quotidien/AFP