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Lycéenne tuée en France : le profil de l’agresseur questionne


Outre la lycéenne décédée, trois autres élèves du lycée Notre-Dame-de-Toutes-Aides ont été blessés à coups de couteau.

Au lendemain de l’attaque au couteau dans un collège-lycée privé de Nantes, dans l’ouest de la France, où un hommage doit être rendu vendredi après-midi à l’adolescente tuée, les enquêteurs vont tenter de cerner les motivations de l’auteur présumé, un adolescent hospitalisé jeudi soir après un examen psychiatrique.

Cette attaque a suscité une vive émotion en France. Le Premier ministre François Bayrou a évoqué jeudi l’installation de portiques à l’entrée des établissements scolaires comme «une piste» pour éviter de nouvelles attaques au couteau dans les écoles.

Une hypothèse rejetée vendredi à gauche, mais plébiscitée à droite.

Outre la lycéenne décédée, trois autres élèves du lycée Notre-Dame-de-Toutes-Aides ont été blessés à coups de couteau, dont un qui se trouvait entre la vie et la mort jeudi soir. Son état de santé «s’est amélioré», a indiqué vendredi le procureur de la République de Nantes, Antoine Leroy.

«Triste et choqué»

Ce dernier va donner une conférence de presse à 18 h pour faire le point sur l’enquête et les motivations de l’agresseur.

Le parquet national antiterroriste (PNAT) a indiqué qu’il n’allait pas se saisir, les faits ne relevant pas de sa compétence.

Des élèves du lycée nantais ont diffusé un appel à déposer des fleurs devant l’établissement à 15 h 30, mais déjà vendredi matin, des groupes de lycéens et des adultes seuls, visiblement émus, se relayaient pour déposer une rose blanche ou un bouquet. Certains s’agenouillaient un instant en silence ou s’enlaçaient avant de repartir, a constaté un journaliste.

Les cours sont suspendus vendredi pour les élèves du collège et du lycée, qui pourront toutefois y bénéficier d’une cellule de soutien psychologique. L’école primaire du groupe scolaire, fréquenté par 2 000 élèves au total, reste ouverte.

Antonin, élève de terminale, se dit «triste et choqué», mais ne pense pas aller voir les psychologues, explique le lycéen qui a apporté une rose blanche en hommage aux victimes, «pour montrer qu’on les respecte, qu’on pense à elles».

«Ce n’est pas plus mal que la plus petite reprenne l’école aujourd’hui, car elle pourra poser des questions à l’équipe éducative si elle en a besoin», estime Antoine, responsable informatique de 44 ans venu accompagner sa fille scolarisée en CE2.

«On a essayé de trouver les bons mots pour lui annoncer le décès de la jeune fille hier», explique Antoine, qui pense en revanche devoir prendre davantage de temps pour parler du drame avec sa fille aînée, qui est en 3e au collège.

Profil difficile à cerner

Une même question revenait dans les conversations au lendemain du drame : pourquoi ce lycéen de seconde, interpellé peu après les faits, a-t-il poignardé mortellement une de ses camarades, jeudi en milieu de journée, avant de s’attaquer à trois autres élèves ?

«Le psychiatre ayant procédé à l’examen du mis en cause a conclu à l’incompatibilité de son état de santé avec la mesure de garde à vue en cours», a annoncé le procureur jeudi soir, précisant que l’adolescent allait être hospitalisé. Son profil semble difficile à cerner.

«Les gens le connaissaient comme dépressif, il disait qu’il adorait Hitler. Il a envoyé un mail de 13 pages à tout le monde pour expliquer tous ses problèmes à midi», a témoigné une collégienne.

Peu avant d’attaquer ses camarades, il avait envoyé aux élèves du collège et lycée un courriel sombre et confus. Il y évoque notamment «la mondialisation (qui) a transformé notre système en une machine à décomposer l’humain» et revendique une «révolte biologique» afin que «l’équilibre naturel, même cruel» reprenne «sa place» contre «l’écocide globalisé».

Les ministres de l’Intérieur, Bruno Retailleau, et de l’Éducation, Elisabeth Borne, s’étaient rendus jeudi au lycée pour saluer le travail des forces de l’ordre, des secours et du personnel enseignant qui a permis de maîtriser l’agresseur et d’éviter selon eux un bilan plus lourd.

Le président Emmanuel Macron a salué le «courage» des professeurs qui «ont sans doute empêché d’autres drames».

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