Le président du Parlement européen, l’Italien Antonio Tajani, partage ses craintes à l’heure où la Catalogne bataille pour son indépendance et où les régions italiennes de Lombardie et de Vénétie votent dimanche pour plus d’autonomie.
L’Europe doit «bien sûr craindre» la multiplication des petites patries, explique Antonio Tajani dans un entretien publié dimanche par le quotidien romain Il Messaggero.
«C’est pourquoi personne en Europe n’a l’intention de reconnaître la Catalogne en tant qu’Etat indépendant», souligne-t-il.
«Même Theresa May (le Premier ministre britannique), en plein Brexit, a dit que le Royaume-Uni ne reconnaîtrait jamais la Catalogne», poursuit-il.
Selon M. Tajani, «l’Espagne est par son histoire un Etat unitaire, avec de nombreuses autonomies, avec des populations diverses, qui parlent aussi des langues différentes, mais qui sont un Etat unitaire».
Renforcer la bannière européenne
«Ce n’est pas en abaissant la bannière nationale qu’on renforce celle de l’Europe», assure-t-il.
Antonio Tajani, qui appartient au groupe PPE (droite), prend soin de distinguer le référendum catalan de ceux de Lombardie et de Vénétie, deux régions italiennes qui votent ce dimanche pour demander plus d’autonomie.
«D’abord ces deux référendums (en Lombardie et Vénétie) sont légitimes, ce qui n’était pas le cas en Catalogne», précise-t-il.
«Et puis le référendum catalan était pour l’indépendance, alors que la Lombardie et la Vénétie demandent plus d’autonomie. Attention, donc, à ne pas interpréter les référendums de dimanche comme l’amorce d’une saison indépendantiste».
«En Espagne il ne s’agit pas d’autonomie mais d’une proclamation d’indépendance au mépris de l’Etat de droit et contre la Constitution espagnole, qui est le fruit d’un référendum illégal promu en violant les règles de l’autonomie catalane», conclut Antonio Tajani.
Le Quotidien/AFP