Face à la menace terroriste et à la crise migratoire, l’espace Schengen doit être préservé mais réformé afin d’en renforcer la sécurité, estime une commission d’enquête du Sénat qui propose 32 mesures en ce sens.
Dans un rapport publié mardi, cette commission, au terme de trois mois de travaux et d’auditions, préconise notamment de réviser le code des frontières Schengen pour autoriser la réintroduction du contrôle aux frontières intérieures pour une durée maximale de deux ans, au lieu de six mois actuellement. Elle suggère également « d’améliorer et rendre interopérables les systèmes d’information grâce à une interface de recherche unique au niveau européen » et de « créer, au niveau européen, un véritable corps de garde-frontières et de garde-côtes européen habilités à effectuer les contrôles aux frontières extérieures de l’espace Schengen ».
La commission d’enquête, créée en novembre 2016 à l’initiative du groupe Les Républicains du Sénat, a mené pour parvenir à ces recommandations 22 auditions au cours desquelles elle a entendu 31 personnes, et effectué sept déplacements, dont un à Bruxelles et un sur la frontière bulgaro-turque.
Accélérer la mise en œuvre du PNR
« Notre but était de faire un constat sur la façon dont a fonctionné l’espace Schengen face à la crise migratoire et aux attaques terroristes », a indiqué mardi, au cours d’une conférence de presse, le rapporteur de la commission. « La commission a estimé qu’il ne fallait pas remettre en cause la libre circulation à l’intérieur de l’espace Schengen mais en renforcer la sécurité. »
La commission a également préconisé de geler toute perspective, du moins à court terme, d’élargissement de l’espace à la Roumanie et la Bulgarie et de « réfléchir à la mise en place de hotspots (points de contrôle) dans des États tiers afin de limiter en amont l’immigration irrégulière dans l’espace Schengen ».
Elle a enfin appelé à une accélération de la mise en place du PNR (Passenger Name Record, informations sur tous les passagers aériens) qui, bien qu’ adopté par l’UE il y a un an, n’est pas encore mis en œuvre dans de nombreux pays signataires.
Le Quotidien/AFP