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Les populistes danois déroulent leur programme d’austérité


Les mesures adoptées visent surtout les demandeurs d'asile. (Illustration AFP)

Critiqué après le vote d’une réforme du droit d’asile jugée particulièrement restrictive, le Danemark n’a pourtant pas fini de dérouler son programme d’austérité migratoire, a averti mercredi l’influent parti anti-immigration Dansk Folkeparti (DF).

Le Parti populaire danois et le gouvernement minoritaire du libéral Lars Løkke Rasmussen sont convenus de réduire rétroactivement les prestations allouées aux réfugiés ayant obtenu l’asile sous la précédente coalition de centre-gauche, a rappelé un de ses cadres, Martin Henriksen.

En voie d’adoption, un aménagement du code pénal facilitant l’expulsion des réfugiés condamnés a également été porté et « vendu » par DF au gouvernement, selon lui. « Notre influence (sur le gouvernement) s’exerce dans plusieurs domaines, nous considérons que c’est notre job », a expliqué le porte-parole du parti pour les questions d’immigration. « Ce n’est pas la première fois que le Parti populaire danois est à la manœuvre pour obtenir des mesures restrictives au Parlement. »

Le Parlement danois a voté à une écrasante majorité mardi un projet de loi resserrant considérablement les conditions de séjour des demandeurs d’asile. L’objectif affiché est de dissuader les candidats à l’exil de chercher refuge dans le pays. Le projet a fait l’objet de virulentes critiques à l’étranger en raison de dispositions controversées sur la confiscation d’effets de valeur et l’allongement des délais du regroupement familial.

Confiscation de biens, construction de camps

DF est devenu le premier parti de droite à l’issue des élections générales de juin 2015, et le gouvernement minoritaire a besoin de ses voix pour légiférer.

« Beaucoup des restrictions adoptées l’ont été uniquement parce que le Parti populaire danois les a défendues », selon Martin Henriksen. « Le gouvernement avait d’abord proposé une réforme du droit de l’immigration nettement plus modeste », a-t-il argué, revendiquant l’initiative de l’article le plus emblématique, celui qui permet à la police de saisir certains effets personnels des réfugiés et de les vendre afin de financer leur séjour.

Le parti s’arroge également la paternité d’une résolution, adoptée la semaine dernière par les parlementaires, appelant à la construction de camps en périphérie des villes sur le modèle de ceux que le pays avait ouverts pendant les guerres des Balkans dans les années 1990. À terme, DF souhaiterait y loger des réfugiés n’ayant pas vocation selon lui à s’intégrer dans la société danoise. Le gouvernement, opposé à cette idée, ne compte toutefois pas la mettre en œuvre.

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