Les Etats-Unis vont entamer un rapprochement « historique » avec Cuba prévoyant en particulier le rétablissement des relations diplomatiques avec le régime communiste et l’allègement des sanctions économiques imposées depuis 1962, a annoncé mercredi un responsable américain.
Le président Raul Castro (photo) a mis un frein ces dernières années aux diatribes anti-américaines, alors que son homologue Barack Obama a assoupli les règles qui s’appliquent aux voyages vers l’île communiste. (Photos : AFP)
Le président américain Barack Obama et son homologue cubain Raul Castro, qui se sont parlé mardi au téléphone, devaient s’exprimer mercredi en milieu de journée, respectivement depuis Washington et La Havane. Selon un responsable américain, l’appel entre les deux dirigeants a duré entre 45 minutes et une heure. Un responsable a également précisé que Fidel Castro n’avait « pas été impliqué dans les discussions ». Le pape François a joué un rôle crucial dans le rapprochement entre les deux pays, a-t-on précisé de même source.
Les Etats-Unis et Cuba, séparés seulement par les 150 km du détroit de Floride, n’ont plus de relations diplomatiques officielles depuis 1961. M. Obama a demandé au secrétaire d’Etat John Kerry d’entamer « immédiatement » des discussions en vue du rétablissement des relations diplomatiques. Les Etats-Unis ont annoncé l’ouverture d’une ambassade à La Havane « dans les mois à venir ».
Cette annonce historique intervient quelques heures après celle de la libération d’Alan Gross, un Américain détenu depuis 5 ans à La Havane. M. Gross, 65 ans, était en route mercredi matin pour les Etats-Unis, selon un responsable américain. Washington a toujours conditionné une détente avec Cuba à la libération de cet ancien contractuel de l’agence fédérale américaine pour le développement international (USAID), une branche du département d’Etat.
Quelques signes de détente sont apparus ces dernières années entre les deux pays. Le président Raul Castro, qui a succédé à son frère depuis 2006, a mis un frein aux diatribes anti-américaines, alors que son homologue Barack Obama a assoupli les règles qui s’appliquent aux voyages vers l’île communiste. La publication, il y a quelques mois, d’un éditorial du New York Times intitulé « Il est temps d’en finir avec l’embargo contre Cuba », avait été jugé « d’une grande habileté » par Fidel Castro. Mais Washington a maintenu juqu’à ce jour une ligne ferme envers La Havane.
Vivement critiqué sur l’île communiste, l’embargo américain, maintenu depuis 1962, est condamné chaque année aux Nations unies à une écrasante majorité.
AFP