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Les commerçants belges devront signaler l’achat de produits pouvant servir à des bombes


Tous les achats suspects de produits permettant la confection du TATP, dont l'acétone, devront être signalés aux autorités belges. (illustration AFP)

Les autorités belges l’avaient décidé avant l’été, elles vont à présent en informer les commerçants : les gérants de magasins doivent signaler les achats suspects de substances chimiques pouvant servir à fabriquer des explosifs artisanaux comme le TATP, très prisé par Daech

Dans le cadre de sa lutte contre le terrorisme, la Belgique a interdit en juillet la vente au particulier de sept produits, dont le peroxyde d’hydrogène (eau oxygénée), qui entre dans la composition du TATP, l’explosif utilisé par les kamikazes de Daech dans les attentats de Paris et de Bruxelles. Les autres produits interdits de vente pour le grand public sont l’acide nitrique, le nitrométhane et quatre herbicides à base de potassium et de chlore.

Cette réglementation prévoyait également une obligation de signalement des transactions suspectes, achats en grandes quantités, disparitions et vols pour ces sept produits, ainsi que pour huit autres substances dont l’acétone, l’acide sulfurique, l’hexamine ou encore le nitrate de sodium. Encore fallait-il informer les premiers intéressés, les gérants de pharmacies, de drogueries, de quincailleries et autres magasins de bricolage. Cela sera fait dans les prochaines semaines par l’intermédiaire d’une brochure, en cours de rédaction au ministère de l’Économie, qui donnera les « lignes directrices » à suivre par les commerçants.

Une amende, voire la prison, pour les commerçants négligents

« S’il y a un achat suspect, nous exhortons les commerçants à en informer la police », a expliqué jeudi un porte-parole du ministère, en expliquant que « le but est d’empêcher l’usage criminel de bombes artisanales ».

La mesure, traduction en droit en droit belge d’une directive européenne, est fraichement accueillie par l’Union des classes moyennes (UCM), le syndicat des commerçants indépendants et des patrons de PME. « Ce n’est pas au gérant d’un commerce à déterminer si son client est un terroriste ou non », a commenté un conseiller de l’UCM. « Les commerçants ont une relation de confiance avec leurs clients qui ne devrait pas être remise en cause. Leur attention doit se concentrer sur la qualité de leur service, pas sur la capture de terroristes », a-t-il argué.

Les commerçants qui ne signaleraient pas les cas suspects risquent une amende pouvant monter jusqu’à 600 000 euros, ou une peine de prison de maximum cinq ans.

Le Quotidien/AFP