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L’Écosse anti-Brexit va lancer un référendum pour l’indépendance


Alors que Londres se rapproche de la sortie de l'Union européenne, l’Écosse veut y rester et rêve, à nouveau, d'indépendance. (illustration AFP)

En annonçant lundi qu’elle allait lancer un nouveau référendum d’indépendance, la Première ministre écossaise Nicola Sturgeon a fait ressurgir l’une des conséquences les plus redoutées du Brexit : l’éclatement du Royaume-Uni.

Alors que Londres se rapproche de la sortie de l’Union européenne, l’Écosse veut y rester et rêve, à nouveau, d’indépendance. Car si les Britanniques ont voté à 52% en faveur d’un divorce avec l’UE lors du référendum historique du 23 juin 2016, les Écossais s’étaient eux prononcé à 62% pour un maintien dans le giron européen.

Farouchement hostile au Brexit, en particulier à la sortie du marché unique, la très populaire Première ministre écossaise Nicola Sturgeon a annoncé qu’elle demanderait la semaine prochaine l’autorisation d’organiser un référendum pour l’indépendance de la province fin 2018 ou début 2019. « J’estime qu’il est important que l’Écosse soit en mesure de décider de son futur », a-t-elle déclaré. La cheffe des indépendantistes SNP n’a cessé depuis juin de répéter qu’une sortie de l’UE justifierait l’organisation d’une nouvelle consultation, après celle de septembre 2014, remportée par le « non » (55%) et vécue comme un rendez-vous manqué avec l’histoire par les nationalistes.

L’annonce a pris de court au Royaume-Uni, intervenant au moment même où le Parlement s’apprête à donner son feu vert définitif au déclenchement du Brexit.

Pas si simple

Nicola Sturgeon, 46 ans dont trente ans de militantisme nationaliste, avait préparé le terrain la semaine dernière en justifiant l’organisation d’un référendum à l’automne 2018. L’Écossaise devra toutefois franchir toute une série d’obstacles. A commencer par l’opposition de la Première ministre conservatrice Theresa May. « Les habitants de l’Écosse méritent un Premier ministre concentré sur leurs priorités » et « pas un nationalisme borné », a-t-elle lancé début mars à Édimbourg.

Downing street a réitéré cette position lundi dans un communiqué en condamnant « un facteur de division » intervenant « au pire moment possible ». Mais Theresa May peut-elle vraiment empêcher un nouveau référendum ? Ce serait prendre le « risque de pousser l’opinion publique dans les bras de l’indépendance », estiment les observateurs. L’option la plus probable, selon eux, serait que la Première ministre accorde un nouveau vote sous « conditions », en exigeant par exemple « qu’il ne puisse pas avoir lieu avant que l’accord sur le Brexit ne soit conclu » avec l’UE, soit pas avant 2019.

Nicola Sturgeon, qui jouera vraisemblablement son poste avec cette consultation, devra également s’assurer du soutien d’une opinion pas encore totalement prête à franchir le pas, même si le soutien à l’indépendance progresse (48% des Écossais favorables, selon un sondage BMG publié lundi). Elle devra enfin présenter un projet économique solide et ambitieux pour l’Écosse, qui a accusé un déficit de 15 milliards de livres (17,4 milliards d’euros) pour l’exercice 2015/16, conséquence notamment de l’arrivée à maturité des champs pétroliers de mer du Nord et de l’impact de la chute des cours mondiaux.

Le Quotidien/AFP

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