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L’eau radioactive de Fukushima rejetée en mer ?


La possibilité de rejeter dans le Pacifique l'eau souillée de Fukushima est à l'étude. (Photo AP)

Une commission du ministère japonais de l’Industrie a estimé que le rejet en mer de l’eau chargée en tritium, stockée sur la centrale accidentée de Fukushima, est la solution la plus rapide et la moins onéreuse.

Un appel avait été lancé auprès d’entreprises et instituts de recherche pour étudier diverses options, afin de décider ce qui peut être fait des 800 000 mètres cubes d’eau en partie décontaminée et stockée dans des citernes de la centrale Fukushima-daiichi. Il s’agit d’eau de différentes origines qui a été pompée après avoir été en contact avec les installations hautement radioactives. Elle a été épurée de quelque 62 radionucléides mais reste encore chargée en tritium, substance radioactive qu’il est impossible de filtrer avec les techniques actuelles.

Outre le rejet en mer, diverses solutions potentielles (évaporation, infiltration en profondeur dans le sol, solidification/gélification avec du ciment et/ou d’autres substances) ont été proposées et évaluées en termes de coût financier et de temps nécessaire pour tout écluser.

« De dix à cent fois » moins cher

Il en ressort qu’il faudrait 7 ans et 4 mois pour se débarrasser de cette eau dans l’océan après dilution pour un coût évalué à 3,4 milliards de yens (27 millions d’euros), alors que les autres techniques coûteraient de « dix à cent fois » plus pour une durée allant de 8 ans à 13 ans, selon des documents de cette commission du ministère de l’Industrie. Un rapport va être rédigé en ce sens et sera étudié par le ministère ainsi que la compagnie Tokyo Electric Power (Tepco), gérante de Fukushima-daiichi, pour une décision d’ici à l’automne.

Depuis des années déjà, divers experts du secteur -comme l’Autorité de régulation nucléaire japonaise ou encore l’Agence internationale de l’Énergie atomique- recommandent le rejet de cette eau en mer, arguant qu’il n’est pas possible de la stocker à long terme, que cela se fait ailleurs dans le monde pour les centrales en service, et affirmant que le tritium ne présente pas de danger quand il est dilué. Plus d’un millier de citernes ont déjà été construites sur le site Fukushima-daiichi et quelque 400 mètres cubes de liquide souillé continuent d’être générés quotidiennement, notamment par infiltration de l’eau venant de la montagne dans les installations souterraines.

Les groupes écologistes et les pêcheurs s’opposent vivement à cette solution. Des avis que l’État et Tepco ont promis de prendre en compte avant de procéder à un éventuel rejet dans le Pacifique.

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