Le sénateur américain John McCain a un glioblastome au cerveau, une tumeur cérébrale cancéreuse assez fréquente et très agressive avec un des taux les plus faibles de survie.
Le sénateur John McCain, 80 ans, ancien pilote prisonnier de guerre au Vietnam, ex-candidat à l’élection présidentielle de 2008 et pourfendeur de Vladimir Poutine, a fait savoir mercredi qu’il souffre d’un cancer du cerveau. La tumeur a été découverte à la suite d’une intervention vendredi dernier pour retirer un caillot de sang au-dessus de son œil gauche. A l’aide de prélèvements, ses médecins ont identifié une tumeur maligne du nom de glioblastome, qui nécessitera de la chimiothérapie ou une radiothérapie, selon la Mayo Clinic de Phoenix dans l’Arizona, l’état qu’il représente au Sénat.
Selon l’Organisation mondiale de la santé ce type de tumeur a la malignité la plus élevée parmi les cancers. Il s’agit d’une dégénérescence des astrocytes, des cellules qui jouent un rôle important pour la santé des neurones, les cellules cérébrales. Cette tumeur touche en majorité les enfants et les adultes de plus de 50 ans. L’espérance de vie varie de douze à seize mois après le diagnostic, selon les statistiques médicales, mais cela peut varier considérablement en fonction des patients. « Tout dépend où est situé le cancer et ses effets sur le malade », explique dans le Washington Post le Dr Frederick Smith, un cancérologue de Chevy Chase dans le Maryland. Jusqu’à 30% des patients survivent plus de deux ans et 10% plus de cinq ans, relève-t-il. L’âge peut affecter la survie du malade.
Le glioblastome a emporté des personnalités comme le sénateur Edward Kennedy en 2009 à 77 ans et plus récemment Beau Biden, le fils de l’ancien vice-président Joe Biden en 2015 alors qu’il n’était âgé que de 46 ans. Le sénateur Kennedy avait été diagnostiqué en mai 2008 après un évanouissement. Il a été opéré pour enlever la tumeur. Il est décédé en août 2009. Quant à Beau Biden, le diagnostic a été établi en 2013. Également opéré et traité avec de la radiothérapie et de la chimiothérapie, il avait pu reprendre son travail. Mais le cancer est réapparu, l’emportant en mai 2015.
Pas son premier cancer
Ce n’est pas le premier cancer pour John McCain. Il a souffert de mélanomes dans les années 1990 et 2000, dont il s’était remis. Son âge et son état de santé avaient été un sujet de la campagne présidentielle de 2008, lors de laquelle il avait été battu par Barack Obama. L’ancien président démocrate a été l’un des premiers à réagir au diagnostic, parmi des centaines de témoignages de sympathies et de prières. « John McCain est un héros américain et l’un des battants les plus courageux que je connaisse. Le cancer ne sait pas à qui il a affaire. Fais-lui vivre un enfer, John », a tweeté Barack Obama.
Donald Trump, avec qui les relations étaient tendues, a dans un communiqué déclaré que le sénateur avait « toujours été un combattant ». « Melania et moi envoyons nos pensées et prières au sénateur McCain, à Cindy et toute sa famille. Remettez-vous vite », a-t-il dit.
Une intervention chirurgicale est souvent effectuée pour enlever le plus possible de la tumeur mais des cellules cancéreuses microscopiques subsistent le plus souvent dans des tissus sains avoisinants et provoquent ultérieurement une récurrence de la maladie, expliquent des cancérologues. La radiothérapie et la chimiothérapie sont les traitements standard pour contenir le cancer mais le plus souvent sans succès. L’immunothérapie, un nouveau traitement anti-cancéreux qui dope ou modifie les cellules du système immunitaire pour qu’elles puissent reconnaître et détruire le cancer, font l’objet de plusieurs essais cliniques chez des patients atteints d’un glioblastome mais sans résultat probant à ce jour.
Le Quotidien/AFP