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Le Picasso saisi en Corse serait britannique et non espagnol


"Tête de jeune fille" (1906), œuvre d'une valeur estimée à plus de 25 millions d'euros, est jugée inexportable par les autorités espagnoles. (Photo AFP)

Un banquier espagnol soupçonné d’avoir tenté d’exporter illégalement d’Espagne un tableau de Picasso saisi par la douane française soutient que la peinture est britannique et non espagnole, ont indiqué vendredi ses avocats.

« Le tableau a été peint, acheté à l’étranger et y a toujours demeuré. Par conséquent, il n’a pas pu être exporté ni légalement, ni illégalement », affirment les avocats dans un communiqué. Tête de jeune fille (1906), œuvre d’une valeur estimée à plus de 25 millions d’euros et jugée inexportable par les autorités espagnoles, avait été saisie le 31 juillet par la douane française, sur un yacht en Corse.

Le banquier espagnol Jaime Botin, propriétaire du tableau, tentait de l’exporter vers la Suisse, selon les douaniers corses. Constatant qu’il s’agissait d’un « trésor national espagnol qui ne pouvait en aucun cas sortir de l’Espagne », ils l’ont confisqué. Depuis 2012, Jaime Botin essayait d’obtenir l’autorisation d’exporter son bien, mais il a essuyé un premier refus du ministère de la Culture, confirmé en mai par une des plus hautes juridictions espagnoles.

L’Espagne estime en effet que le tableau, peint par Picasso dans sa période dite Gosol, avant qu’il n’opère un virage vers le cubisme, fait partie de son patrimoine national. « Il n’existe pas sur le territoire espagnol d’œuvre similaire » de cette période, a expliqué un porte-parole du ministère.

Les avocats de Jaime Botin ont soutenu que le tableau, acquis à Londres en 1977, n’était pas espagnol mais britannique, estimant qu’il n’était donc pas soumis au droit espagnol. « Depuis des années, le tableau se trouve en permanence à bord d’un bateau à pavillon britannique, qui constitue un territoire étranger à tous les effets, même quand il accoste dans des ports espagnols », ont-ils soutenu.

« S’ils disent que le tableau a été acheté à l’étranger et qu’il y a toujours demeuré, pourquoi ont-ils demandé un permis d’exportation ? C’est une énorme contradiction », a néanmoins souligné Javier Garcia Fernandez, enseignant en droit constitutionnel à l’Université Complutense de Madrid, cité par le journal en ligne ElConfidencial. « A partir du moment où l’on sollicite une autorisation pour exporter un bien, qu’on se la voit refuser et que l’on mène l’affaire devant un tribunal espagnol, on reconnaît qu’il appartient à l’Espagne », a-t-il conclu.

AFP

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