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Le pass sanitaire européen franchit une étape clé


Chaque pays de l'UE peut décider, pour son seul territoire, d'accepter l'entrée de personnes ayant reçus d'autres vaccins non approuvés par l'EMA. (Photo AFP)

Les eurodéputés se sont prononcés en faveur d’un certificat sanitaire européen pour permettre les voyages dans l’UE, mais ont introduit des amendements au texte proposé qui augurent de négociations ardues avant l’adoption du dispositif que Bruxelles souhaite opérationnel avant fin juin.

Le Parlement européen a adopté sa position par 540 voix, contre 119, et 31 abstentions pour un « certificat européen Covid-19 », selon les résultats annoncés jeudi. Le texte va désormais faire l’objet de discussions avec le Conseil, institution représentant les États membres.

Ce dispositif doit permettre aux Européens d’attester qu’ils ont été vaccinés contre le Covid-19, qu’ils ont passé un test PCR ou antigénique rapide qui s’est avéré négatif, ou encore qu’ils sont immunisés après avoir été infectés. Il s’agit d’établir un cadre commun, alors que plusieurs pays ont déjà commencé à mettre en place des pass sanitaires. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a salué ce vote comme une « étape clé ». « Nous soutiendrons et faciliterons une conclusion rapide de ces discussions », a-t-elle tweeté. « Si nous continuons sur notre lancée, je suis convaincu que nous pourrons sauver l’été », a affirmé le commissaire Didier Reynders, en charge du dossier.

« Un jeu dangereux »

Mais reste à surmonter des divergences avec les États membres. Pour le Parlement européen, les pays de l’UE ne devraient pouvoir imposer aucune mesure de restriction supplémentaire -comme une quarantaine- à l’entrée sur leur sol aux détenteurs d’un tel certificat, tandis que les États membres veulent se réserver cette possibilité qui relève de leur compétence.

« Il ne doit pas y avoir de restriction supplémentaire, le certificat doit suffire », a déclaré l’eurodéputé espagnol Juan Fernando Lopez Aguilar (Socialistes&Démocrates), président de la commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures du Parlement européen, lors d’un débat mercredi.

« Quel est l’intérêt d’avoir une réglementation commune si les États membres peuvent (…) ignorer le certificat et imposer des restrictions supplémentaires ? » a lancé l’eurodéputée néerlandaise Sophie in’t Veld (Renew Europe, centristes et libéraux).

Un diplomate européen a estimé que le Parlement européen jouait « un jeu dangereux » et que sa position devrait « évoluer ». « L’idée de lever les mesures de quarantaine en cas de test Covid négatif (…) rendra la lutte contre la pandémie plus difficile », a-t-il jugé.

Harmoniser les certificats

Les eurodéputés réclament aussi que, comme les vaccins et les certificats, les tests soient gratuits. Ils le sont déjà dans certains pays, notamment en France, mais dans quelques États membres les coûts « sont prohibitifs », avait souligné Fernando Lopez Aguilar.

Les eurodéputés veulent par ailleurs que seuls les vaccins reconnus par l’Agence européenne des médicaments soient pris en compte par ce dispositif, ou un vaccin homologué par l’OMS dans le cadre d’une procédure d’urgence. Actuellement quatre vaccins sont autorisés dans l’UE : Pfizer-BioNTech, Moderna, AstraZeneca et Johnson&Johnson.

Selon la Commission, des discussions sont en cours avec les Etats-Unis pour une reconnaissance mutuelle des certificats sanitaires afin de permettre une reprise du tourisme de part et d’autre de l’Atlantique.

LQ/AFP

 

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