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Le leader catalan Puigdemont, réclamé par l’Espagne, comparaît en Italie


Carles Puigdemont, à son arrivée ce lundi pour assister à son audience d'extradition au palais de justice de Sassari en Sardaigne, en Italie. (photo AFP)

Le leader séparatiste catalan Carles Puigdemont est arrivé lundi au tribunal de Sassari, en Sardaigne, où il entend contester le mandat d’arrêt européen émis par l’Espagne en vue de son extradition pour répondre de la tentative de sécession de 2017.

Carles Puigdemont, qui avait été arrêté le 23 septembre à son arrivée sur l’île italienne et remis en liberté le lendemain, est arrivé peu avant 11 h à la cour d’appel de Sassari, acclamé par plusieurs dizaines de militants indépendantistes catalans et sardes qui scandaient « Liberté! Liberté! », a constaté une journaliste de l’AFP.

Il n’a pas fait de déclaration. Cette audience avait été fixée par la cour d’appel de Sardaigne après l’arrestation de l’ex-président catalan à son arrivée à Alghero, où il devait participer à un festival culturel.

Libéré le 24 septembre, celui que l’Espagne accuse de sédition et de détournement de fonds était rentré à Bruxelles où il réside, mais il s’était engagé à retourner dans la grande île du sud de l’Italie pour l’audience de lundi. La justice italienne devra confirmer ou non la décision de la cour d’appel de le laisser en liberté. « Durant l’audience, il faudra déterminer si le mandat d’arrêt européen peut être appliqué ou non », a expliqué son avocat italien, Agostinangelo Marras.

L’affaire sera examinée par trois juges de la cour d’appel, dont la décision pourra faire l’objet d’un recours devant la cour de cassation, a expliqué l’avocat.

Eurodéputé depuis 2019, Carles Puigdemont, 58 ans, a demandé à la justice européenne de lui rendre son immunité de député européen pour l’opposer à la demande d’extradition de l’Espagne, a annoncé vendredi son avocat.

Le Parlement européen l’avait privé de son immunité le 9 mars par un vote à une large majorité. Cette mesure avait été confirmée le 30 juillet par le Tribunal de l’Union européenne. La décision du Parlement européen fait cependant l’objet d’un recours et le jugement définitif sur le fond n’a pas encore été rendu par la justice de l’UE.

La stratégie du leader catalan est d’essayer d’amener la justice italienne à déterminer si oui ou non le mandat d’arrêt européen est valable, et d’éviter la question de l’extradition.

Double discours

Trois leaders catalans l’accompagnent en Sardaigne: les eurodéputés Clara Ponsati et Toni Comin, ainsi que Jordi Sanchez, dirigeant d’une association indépendantiste au moment de la tentative de sécession de 2017, libéré en juin après avoir purgé près de quatre ans de prison.

« La justice italienne est tombée dans le piège de la Cour suprême italienne », a déclaré à l’AFP Toni Comin, réclamé, lui aussi, comme Clara Ponsati, par la justice espagnole mais qui n’a pas été arrêté à son arrivée sur l’île.

La sédition, un crime dont l’Espagne l’accuse, ne figure pas dans le code pénal italien, ce qui rendrait une éventuelle procédure d’extradition très complexe. Dans les affaires d’extradition, la justice italienne dispose pour se prononcer d’un délai de 60 jours, qui peut toutefois être prolongé plusieurs fois.

L’arrestation en Italie de Carles Puigdemont a provoqué des remous, alors qu’une période de détente s’était ouverte entre Madrid et Barcelone, la capitale catalane, depuis l’élection en mai à la présidence de la région espagnole de Pere Aragonès, du parti séparatiste modéré Gauche républicaine de Catalogne (ERC).

La grâce accordée en juin aux neuf dirigeants séparatistes condamnés à la prison pour leur rôle dans la tentative de sécession de 2017 avait abouti en septembre à la reprise du dialogue avec Madrid.

L’un des plus fervents opposants à ce dialogue est justement Carles Puigdemont, qui était à la tête de la Catalogne lors de la tentative de sécession unilatérale de 2017 et s’était enfui en Belgique pour échapper aux poursuites judiciaires.

Malgré l’interdiction de la justice, son gouvernement avait organisé un référendum d’autodétermination le 1er octobre 2017.

AFP/LQ

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