Viktor Orban a appelé mardi à ne pas mélanger football et politique, après avoir créé la controverse en portant une écharpe de supporter sur laquelle figurait la Hongrie dans ses frontières d’avant la Première Guerre mondiale.
« Le football n’est pas la politique, ne voyons pas ce qui n’est pas là », a écrit le Premier ministre nationaliste sur sa page Facebook. « L’équipe nationale de Hongrie est celle de tous les Hongrois, où qu’ils vivent ». Alors qu’il assistait à un match de l’équipe nationale de Hongrie contre la Grèce dimanche, Viktor Orban portait une écharpe montrant une carte ancienne de la Hongrie comprenant des territoires actuellement ukrainiens, roumains, croates, autrichiens, serbes et slovaques.
L’Ukraine, qui parle d’une « promotion des idées révisionnistes », va convoquer l’ambassadeur hongrois à Kiev, pour l’informer que « l’acte de Viktor Orban est inacceptable », selon un porte-parole du ministère des Affaires étrangères. « Nous attendons des excuses officielles du côté hongrois et une réfutation des atteintes à l’intégrité territoriale de l’Ukraine », a-t-il ajouté.
Lundi, le ministère roumain des Affaires étrangères avait aussi fait connaître sa désapprobation face à un « geste révisionniste », « à contre-courant des réalités ».
La remise en cause d’un traité de 1920
Depuis son retour au pouvoir en 2010, Viktor Orban remet en cause régulièrement la légitimité du traité de Trianon, signé entre la Hongrie et les vainqueurs de la Première Guerre mondiale.
Paraphé en 1920 par la délégation hongroise, puis ratifié par le Parlement hongrois et par le régent de Hongrie, il a offert l’indépendance à des peuples auparavant dominés par Budapest et la monarchie austro-hongroise.
Trois millions de magyarophones sont devenus des minorités à l’étranger.
Le traité de Trianon n’a pas été « signé » par les hongrois. La vérité historique est qu’ils ont « signé avec un pistolet sur la tempe », ce qui n’est pas la même chose.
Alors que la politique de l’époque éait « le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes », en fait, le dépeçage de la Hongrie, qui a perdu les deux-tiers de son territoire s’est fait de façon dicatoriale, sans le moindre referendum nulle part (à l’exception infime de la ville de Sopron, qui avait été donnée à l’Autriche dans un premier découpage et où il y eut un referendum, devant les hurlements de la population à 98% hongroise).
Quand on ne connait pas l’histoire, on dit beaucoup de bêtises.