La justice européenne a estimé mardi que l’accord de libre-échange entre l’UE et le Canada (CETA) était conforme au droit européen, un revers pour les opposants wallons de Belgique à ce traité.
Cette décision de la Cour de justice de l’UE (CJUE) annoncée par communiqué a en revanche fait le bonheur du ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, fervent défenseur du CETA.
« La Cour a écarté les dernières préoccupations juridiques », a déclaré Didier Reynders, qui s’est dit « ravi », dans un communiqué.
À l’automne 2016, la Wallonie, emmenée par le socialiste Paul Magnette, s’était battue bec et ongles contre cet accord, bloquant la signature de l’UE.
Les multinationales pourront poursuivre les États
Pour désamorcer la crise, le gouvernement fédéral belge (dont les socialistes wallons ne font pas partie) s’était engagé à saisir la CJUE sur le CETA.
La requête portait sur le système de règlement des litiges entre firmes et États prévu dans le traité de libre-échange entre l’UE et le Canada.
Ce système offre la possibilité à une multinationale investissant à l’étranger de porter plainte contre un État qui adopterait une politique publique contraire à ses intérêts, afin de demander réparation. Il est très critiqué par les opposants au CETA, les ONG, les Verts et les socialistes de Wallonie.
Ce mécanisme avait par exemple permis à Philip Morris d’attaquer l’Uruguay pour sa politique antitabac ou au géant minier Oceanagold de poursuivre le Salvador pour lui avoir refusé un permis d’exploitation pour raison environnementales.
Le CETA est entré en vigueur de manière provisoire dans sa quasi-totalité depuis un an et demi.
AFP