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L’Autriche hostile à l’élargissement de la zone euro souhaité par Juncker


Austrian Chancellor Christian Kern gives a speech during an election campaign event of his social democratic SPOe party on September 7, 2017 in Graz, Austria. Legislative elections will be held in Austria on October 15, 2017. / AFP PHOTO / APA / HANS PUNZ / Austria OUT

Les dirigeants autrichiens se sont déclarés jeudi hostiles au souhait du président de l’exécutif européen Jean-Claude Juncker de voir un maximum de pays de l’UE rejoindre la zone euro, Vienne rappelant le précédent de la crise grecque.

« Je considère ce concept comme irréfléchi », a déclaré le chancelier social-démocrate Christian Kern, soulignant que la priorité européenne devait aller à la lutte contre la fraude fiscale et le dumping social, et relevant que les critères de Maastricht devaient être strictement respectés. « Tant que tout cela n’est pas réglé, un élargissement de la zone euro n’a aucun sens car il ne ferait qu’augmenter les problèmes », a-t-il relevé au micro de la radio publique Ö1, évoquant « l’exemple-type de la Grèce ».

Dans son discours annuel sur l’état de l’Union mercredi, Jean-Claude  Juncker avait rappelé que l’euro avait « vocation à devenir la monnaie unique de toute l’Union européenne » et proposé la création « d’un instrument d’adhésion, offrant une assistance de pré-adhésion technique et parfois financière ».

La qualité avant la rapidité

Le gouverneur de la Banque centrale autrichienne (OeNB) Ewald Nowotny, membre de l’exécutif de la Banque centrale européenne (BCE), a également fait part de ses réserves. « La qualité doit passer avant la rapidité », a-t-il estimé, soulignant dans un communiqué que « dans l’intérêt de la stabilité à long terme de l’économie européenne », tout assouplissement des critères d’adhésion à l’euro devait être « strictement rejeté ».

Le ministre des Affaires étrangères conservateur autrichien Sebastian Kurz, donné grand favori pour les élections législatives anticipées en Autriche le 15 octobre, a lui aussi agité le spectre grec. « La zone euro et l’espace Schengen sont ouverts à tous ceux qui remplissent les critères. Si ces critères ne sont pas remplis, rien n’est possible. Nous devons éviter qu’une situation à la grecque ne se reproduise », a-t-il souligné.

Heinz-Christian Strache, chef du principal parti d’opposition, la formation d’extrême droite FPÖ, a rappelé que certains pays de l’UE n’étaient pas désireux de rejoindre la zone euro. « Visiblement, on veut contraindre ceux qui n’en veulent pas », a-t-il estimé, accusant Jean-Claude Juncker d’être un « centralisateur » qui « n’a rien appris du Brexit ».

Le Quotidien / AFP