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L’assourdissant silence de Donald Trump sur John McCain


Les deux hommes n'ont jamais caché leur inimitié mutuelle. (photos AFP)

Le silence de Donald Trump après la mort de John McCain, figure emblématique de la politique américaine, isole le président des États-Unis et illustre selon ses détracteurs son incapacité à rassembler le pays, même dans un moment de deuil.

Symbole fort qui n’a échappé à personne : à la Maison Blanche, les drapeaux mis en berne au cours du week-end étaient de nouveau déployés à pleine hauteur lundi matin, contrairement à ceux du Capitole. Le contraste est saisissant : depuis le décès samedi à 81 ans du sénateur républicain au verbe haut, les hommages s’accumulent, des deux côtés de l’échiquier politique, mais aussi à travers le monde. Lundi matin, un moment de silence a été observé à la Bourse de New York en son honneur.

Le locataire de la Maison Blanche, lui, s’en est tenu à un tweet laconique, dans lequel il a adressé ses condoléances à la famille. Contrairement à son vice-président, Mike Pence, ou à sa femme, Melania, il n’a pas dit un mot sur la vie, le parcours ou les combats de cet homme qui a siégé pendant plus de 35 ans au Congrès et fut deux fois candidat à la Maison Blanche.

Selon le Washington Post, Trump aurait refusé la publication d’un communiqué préparé par ses services, dans lequel l’ancien prisonnier de la guerre du Vietnam y était qualifié de « héros ». La rupture avec les codes et les usages de la politique américaine fut la marque de fabrique du candidat Trump.

McCain ne voulait pas de lui à ses funérailles

Elle est aussi, dans une large mesure, celle du président Trump. Mais le fait qu’il pousse cette logique aussi loin, dans un pays friand de moments – même éphémères – d’unité nationale, a surpris, choqué. Or, le malaise devrait perdurer, car les hommages à l’élu décédé des suites d’un cancer du cerveau et dont Barack Obama a loué le « courage » hors-du-commun, vont s’étaler sur toute la semaine.

Après avoir été présenté mercredi au capitole de l’Arizona, son cercueil sera transporté à Washington, où il sera présenté vendredi au public dans la rotonde du Capitole, un honneur réservé aux grands personnages de l’histoire des États-Unis, comme John F. Kennedy, Ronald Reagan ou encore Rosa Parks. Les funérailles nationales auront lieu samedi dans l’imposante cathédrale de la capitale fédérale, en présence de nombreux élus et dignitaires américains et étrangers.

Les anciens présidents Barack Obama et George W. Bush, démocrate et républicain, devraient prononcer des éloges funèbres, à sa demande. L’absence probable de l’actuel locataire de la Maison Blanche ne devrait en être que plus criante. Selon les médias américains, John McCain avait expressément demandé à ce que le président ne soit pas présent à ses funérailles.

LQ/AFP

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