L’Agence spatiale européenne (ESA) a donné le coup d’envoi de la future Ariane 6 en signant avec Airbus Safran Launchers (ASL) le contrat de développement du lanceur européen, qui doit remplacer Ariane 5 à l’horizon 2020.
Ce contrat d’un montant de 2,4 milliards d’euros « va financer les travaux de développement du lanceur Ariane 6 et son industrialisation jusqu’à sa phase de pleine capacité opérationnelle en 2023 », a annoncé la coentreprise d’Airbus et Safran dans les lanceurs.
« Le premier vol est prévu pour 2020 », a précisé ASL, qui est le maître d’oeuvre du futur lanceur européen.
La décision des Européens de se doter d’un lanceur compétitif à cet horizon avait été prise en décembre dernier lors d’une conférence ministérielle à Luxembourg. Il s’agissait notamment pour l’Europe de faire face à de nouveaux concurrents comme l’américain SpaceX, grâce aussi à une refonte de la gouvernance de la filière en Europe.
Outre celui avec Safran et Airbus, l’ESA a signé des contrats pour le développement de la base de lancement d’Ariane ainsi que celui de Vega-C, l’évolution du petit lanceur Vega de l’ESA.
« Ces contrats vont permettre de mettre au point toute une famille de lanceurs européens hautement compétitive sur le marché mondial, et de garantir aux Etats membres de l’ESA un accès autonome à l’espace, à des prix très concurrentiels », a déclaré Jan Woerner, son directeur général.
« Ils représentent un changement majeur dans la gouvernance du secteur européen des lanceurs, l’industrie étant désormais l’autorité de conception, assumant l’entière responsabilité du développement et de l’exploitation des lanceurs, et s’engageant à les livrer à l’ESA et aux acteurs institutionnels européens à des prix compétitifs définis », a-t-il ajouté.
Le président exécutif d’ASL, Alain Charmeau, s’est félicité de la célérité du processus depuis la décision européenne de décembre dernier à la notification de son contrat de développement.
« Un lanceur plus compétitif »
« Ce contrat, signé quelques mois seulement après la décision historique des représentants des Etats membres de l’ESA lors de la conférence ministérielle du 2 décembre 2014 à Luxembourg, va permettre le développement du lanceur européen de nouvelle génération dont l’industrie assumera le rôle d’autorité de conception et la responsabilité commerciale », s’est-il réjoui.
« Notre engagement (…) montre notre détermination à fournir à nos clients, qu’ils soient institutionnels ou commerciaux, un lanceur toujours aussi fiable, plus compétitif et adapté à l’évolution d’un marché spatial en pleine mutation », a-t-il ajouté.
« Avec les contrats signés aujourd’hui, les décisions prises par les ministres à Luxembourg entrent dans une phase concrète », a abondé Jean-Yves Le Gall, président du CNES, l’agence spatiale française.
Signés avec Airbus Safran Launchers (ASL), le CNES et ELV (European Launch Vehicle), ces contrats « couvrent l’ensemble des travaux de développement d’Ariane 6 et de sa base de lancement, dans la perspective d’un vol inaugural en 2020, ainsi que ceux de Vega-C, en vue d’un premier lancement en 2018 », selon l’ESA.
Leurs montants sont les suivants : 2,4 milliards d’euros pour Ariane 6 (ASL), 600 millions pour l’ensemble de lancement (CNES) et 395 millions pour Vega-C (ELV), selon l’Agence spatiale européenne.
Celui sur Ariane 6 couvre le développement du lanceur avec ses deux versions Ariane 62 et 64, c’est-à-dire à deux ou quatre boosters.
Il « inclut notamment un engagement ferme d’environ 680 millions d’euros pour mener les premières activités de développement (phases A et B) jusqu’à la revue de définition préliminaire prévue mi-2016 », selon ASL.
« Au-delà du contrat signé aujourd’hui avec l’ESA, le montant total pour le développement du lanceur sera de l’ordre de 3 milliards d’euros incluant le montant des boosters communs à Ariane 6 et Vega ainsi que l’investissement industriel de 400 millions d’euros », souligne la coentreprise d’Airbus et Safran.
Ses équipes vont à présent finaliser la conception des deux déclinaisons d’Ariane 6 et son processus d’industrialisation jusqu’à sa phase de pleine capacité opérationnelle en 2023.
AFP