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Laachraoui identifié comme geôlier d’ex-otages français


Montage photo de Najim Laachraoui diffusé par la police fédérale belge le 21 mars 2016 à la demande du parquet belge. (Photo : AFP)

Najim Laachraoui, l’un des deux jihadistes qui se sont fait sauter à l’aéroport de Bruxelles le 22 mars, a été identifié par plusieurs ex-otages français retenus en Syrie en 2013 et 2014, comme l’un de leurs geôliers, ont affirmé vendredi des sources proches de l’enquête.

Selon l’une de ces sources, quatre journalistes français – Didier François, Pierre Torrès, Edouard Elias et Nicolas Hénin – ont affirmé qu’un de leurs geôliers était nommé Abou Idriss. «Nicolas Hénin a identifié formellement» cet Abou Idriss comme étant Najim Laachraoui, a confirmé son avocate Me Marie-Laure Ingouf, après des informations dévoilées par le JDD et le Parisien. Najim Laachraoui, Belge de 24 ans, s’est fait exploser le 22 mars à l’aéroport de Zaventem avec Ibrahim El Bakraoui. Un troisième, depuis identifié comme Mohamed Abrini, avait également participé à l’attaque contre l’aéroport.

Deux Français avaient déjà été identifiés par les ex-otages, libérés en avril 2014 après dix mois de captivité: Mehdi Nemmouche, tueur présumé du Musée juif de Bruxelles, et Salim Benghalem, un proche des frères Kouachi et d’Amédy Coulibaly, auteurs des attentats de janvier 2015 en France. Décrit comme «un bon élève, sans problème disciplinaire», Laachraoui a rejoint l’organisation Etat islamique (EI) en Syrie en février 2013, selon le parquet belge.

Sa trace réapparaît le 9 septembre 2015, deux mois avant les attentats de Paris, lors d’un contrôle routier à la frontière austro-hongroise, au côté notamment de Salah Abdeslam, suspect-clé de ces attentats, arrêté le 18 mars. Les enquêteurs le soupçonnent d’avoir été l’artificier de ces attentats, voire l’un des coordinateurs, et d’avoir été en liaison téléphonique avec certains des kamikazes du 13 novembre.

Mehdi Nemmouche, incarcéré en Belgique dans l’attente de son procès pour l’attaque du Musée juif qui avait fait quatre morts en mai 2014, est le premier geôlier a avoir été identifié, par Nicolas Hénin, qui le connaissait comme «Abou Omar le cogneur». Salim Benghalem, qui figure sur la liste américaine des «combattants terroristes étrangers» pour son appartenance à l’EI, avait ensuite été reconnu par les ex-otages.

Il avait été repéré par les services de renseignement comme évoluant dans l’entourage du groupe dit des Buttes-Chaumont qui envoyait des jihadistes en Irak. Dans cette affaire, Saïd Kouachi, l’un des frères auteurs de l’attaque contre Charlie Hebdo en janvier à Paris, avait été entendu par les enquêteurs, et son frère Chérif avait été condamné à trois ans de prison. Les enquêteurs ont également établi que Benghalem s’était rendu au Yémen, selon une source proche du dossier. L’un des frères Kouachi, s’y était également rendu, sans que les services spécialisés ne parviennent à déterminer s’il s’agissait de Chérif ou de Saïd.

Le Quotidien/AFP