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La Ville éternelle sous haute sécurité pour les 60 ans du Traité de Rome


La Piazza del Campidoglio, à Rome, ce vendredi 24 mars, à la veille des célébrations du 60e anniversaire du Traité de Rome. (photo AFP)

Des tireurs d’élite, un centre historique bouclé, des caméras de surveillance: la ville éternelle a prévu un imposant dispositif de sécurité, samedi, pour le 60e anniversaire du Traité de Rome où sont attendus 27 dirigeants européens, et des milliers de manifestants.

Face à la menace terroriste, à son comble après les récentes attaques de Londres et de l’aéroport Orly, près de Paris, la préfecture de police a mis en place des moyens humains exceptionnels avec quelque 3.000 policiers déployés autour de la colline du Capitole, siège de la mairie de Rome, où se déroulera l’essentiel des commémorations.

C’est dans la salle des Horaces et des Curiaces, où fut ratifié le traité fondateur de l’Europe le 25 mars 1957, que les 27 chefs d’État et de gouvernement de l’Union européenne se réuniront samedi matin.

Des tireurs d’élite, dont le nombre et le positionnement sur les toits ont été gardés secrets, ont aussi été prévus dans ce dispositif de sécurité trois fois supérieur à ce qu’il est habituellement pour ce type d’événement, selon les organisateurs. Il faut remonter aux obsèques du pape Jean Paul II, en 2005, pour retrouver une organisation d’une telle ampleur, ont-ils précisé.

La préfecture a, en outre, imposé une interdiction de survol du centre-ville depuis ce vendredi matin.

Au risque d’attentat s’ajoute celui de débordements au cours des différentes manifestations prévues aux abords du centre-ville et réparties tout au long de la journée.

Environ 30.000 personnes devraient battre le pavé romain au sein de quatre cortèges distincts — à la fois pro et anti-européens – dont deux convergeront vers le Colisée.

Les forces de l’ordre redoutent particulièrement la présence d’une dizaine de milliers de Black bloc –groupes de militants anarchistes ou autonomes– en provenance d’Allemagne, de Grèce ou de France.

Alors que les contrôles de sécurité ont été renforcés depuis plusieurs jours sur les autoroutes, dans les gares et les grands aéroports italiens, le dispositif atteindra son maximum samedi à Rome avec l’activation de deux périmètres de sécurité, les zones bleue et verte.

« Zone tampon »

Dans la première, autour du Capitole où se trouveront les dirigeants européens et les délégations diplomatiques, la circulation sera totalement interdite dès 0H30 samedi matin tandis que la seconde, qualifiée de « zone tampon », comptera une vingtaine de point d’accès contrôlés.

Dans les deux zones, une centaine de caméras de surveillance supplémentaires ont été spécialement installées pour permettre l’identification d’éventuels fauteurs de troubles. Le port de casques, chapeaux et autre passe-montagnes est interdit afin d’éviter que les visages puissent être dissimulés.

A compter de vendredi soir minuit, l’accès du centre historique sera interdit aux piétons ne disposant pas d’autorisation tandis que les principaux monuments et sites archéologiques de la zone, dont le Colisée et le Forum romain, resteront fermés.

En ce qui concerne les transports publics, la municipalité, qui a dit vouloir « ne prendre aucun risque », a prévu de réorganiser le trafic en mettant en place des déviations. Des fermetures de stations du métro et des réductions du nombre de ligne en service sont aussi programmées.

La plupart des commerçants du centre-ville ont par ailleurs annoncé qu’ils laisseraient le rideau de leur boutique baissé afin d’éviter d’éventuelles dégradations pendant les manifestations.

Le Quotidien / AFP