Mirjana Markovic, la veuve de Slobodan Milosevic, a publié jeudi ses mémoires dans lesquels elle décrit le défunt président serbe comme « la plus importante personnalité » de la fin du 20e siècle.
Dans cet ouvrage de 900 pages en deux tomes, intitulé « Mémoires, voilà comment ça c’est passé », Mme Markovic relate sa relation avec Slobodan Milosevic depuis qu’ils sont tombés amoureux l’un de l’autre et jusqu’à son décès en 2006 à La Haye, où il était jugé pour sa responsabilité dans les conflits qui ont déchiré l’ex-Yougoslavie.
La veuve de Slobodan Milosevic, connue pour avoir eu une énorme influence sur son épouxraconte aussi ses années vécues en Russie où elle s’est exilée en 2003.
« Il était la principale personnalité politique de la dernière décennie du 20e siècle, son nom a été mentionné tout au long de cette période plus de fois que ceux des présidents russe, américain et chinois réunis », écrit Mme Markovic dans ses mémoires.
Dans ses mémoires tirées à 10 000 exemplaires par la maison d’édition du quotidien Vecernje Novosti de Belgrade, elle évoque également des épisodes de sa vie privée comme le moment où Slobodan Milosevic et elle, lycéens à Pozarevac (sud-est de Belgrade) à la fin des année 50, ont juré de s’aimer pour l’éternité.
« Tous les autres garçons avaient des défauts, sauf lui (…) et le 10 mars j’ai décidé de le lui dire et je l’ait fait en baissant les yeux. Quelques jours plus tard, le 17 mars nous avons juré de nous aimer pour toujours », se rappelle Mme Markovic.
« Le 11 mars au matin » (2006, jour du décès de Slobodan Milosevic), écrit-elle « il n’a pas répondu au téléphone et je me suis fait du souci, j’ai appelé son avocat qui m’a rassuré en me disant qu’il était sans doute sorti faire sa promenade ».
« Plus tard, une voix en anglais m’a annoncé que Slobodan était décédé et moi j’étais seule », raconte Mme Markovic.
La veuve de Slobodan Milosevic avait quitté en 2003 la Serbie où elle était inculpée d’abus de pouvoir et soupçonnée de trafic de cigarettes et d’assassinat politique. Dans une interview au tabloïd serbe Alo en 2010, elle avait a annoncé qu’elle ne comptait pas revenir dans son pays.
Très engagée politiquement, Mme Markovic, a dirigé une formation de gauche, la JUL (gauche yougoslave), principal allié du Parti socialiste (SPS) alors au pouvoir de son époux.
AFP / S.A.