Ponts détruits, routes inondées, arbres au sol et glissements de terrain: la tempête tropicale Nate remontait vendredi vers le Mexique puis les Etats-Unis où elle pourrait se transformer en ouragan, après avoir fait 22 morts en Amérique centrale.
Sous la violence de la tempête, des villages entiers étaient coupés du monde vendredi matin, dans plusieurs pays de la région. Selon les derniers bilans officiels des services de secours, Nate a fait 11 morts au Nicaragua, huit au Costa Rica et trois au Honduras, et plus d’une trentaine de disparus.
La région Caraïbes, en pleine saison des pluies, est encore sous le traumatisme des ouragans Irma, José et Maria qui n’ont cessé de la frapper ces dernières semaines, laissant des paysages de désolation et de nombreux victimes derrière eux.
Et le Mexique peine aussi à se remettre de deux violents séismes qui ont fait plus de 400 morts au total en septembre. Il doit désormais se préparer à la tempête Nate qui, selon le centre américain des ouragans (NHC), atteindra vendredi soir la péninsule du Yucatan (est du Mexique) et sera alors « proche de l’intensité d’un ouragan ».
Le Nicaragua est le pays le plus touché par cette tempête avec, d’après la vice-présidente et porte-parole du gouvernement, Rosario Murillo, plus de 10.000 personnes affectées par des inondations et coulées de boue. Des milliers de familles restaient privées d’électricité vendredi matin.
Au Costa Rica, plus de 5.000 personnes se trouvaient dans des hébergements d’urgence, tandis qu’écoles et administrations restaient fermées. Le président Luis Guillermo Solis a décrété trois jours de deuil national en hommage aux huit personnes tuées, dont une fillette de trois ans emportée par une coulée de boue.
Dans ce pays, des villages situées sur la côte Pacifique restaient inondés vendredi matin pendant que les équipes de secours cherchaient les personnes portées disparues.
‘Situation trompeuse’
Le gouvernement costaricien a appelé la population à prendre des précautions car les crocodiles vivant dans les rivières côtières peuvent s’approcher des maisons à cause des inondations. Malgré la légère accalmie sur le front des pluies, le président Solis a prévenu que le risque d’inondations et de glissements de terrain persistait.
« Nous avons fait une évaluation très détaillée de la situation climatique, elle est en amélioration, sauf dans le Guanacaste (nord-ouest) et le sud. Cette situation est trompeuse car il va pleuvoir ce week-end et les sols sont saturés, donc les glissements de terrain sont possibles », a-t-il indiqué.
Selon Juan Carlos Fallas, directeur de l’Institut météorologique du Costa Rica, Nate a accru sa vitesse de déplacement à 22 kilomètres heure, ce qui explique la diminution momentanée des pluies. L’alerte jaune restait en vigueur sur une grande partie du Honduras, surtout frappé dans sa partie sud, selon les autorités locales, alors que Nate longeait vendredi la côte Caraïbes.
Le département de Gracias a Dios était ainsi touché par des « averses » vendredi matin, a indiqué à l’AFP le responsable local des pompiers, le sergent Douglas Espinal, mais sans incident majeur. Au Belize, le gouvernement a appelé la population vivant dans les zones basses à rejoindre celles de plus haute altitude, en raison du risque d’inondations.
Selon le NHC, après avoir atteint le Mexique, la tempête Nate devrait se renforcer et se transformer en ouragan au cours du week-end lorsqu’elle traversera le Golfe du Mexique, où des plateformes pétrolières et gazières ont été évacuées, avant d’atteindre le sud des Etats-Unis et de frapper les Etats de Louisiane et de Floride.
« Nous anticipons son impact », a indiqué le gouverneur de la Louisiane, John Bel Edwards, qui a déclaré l’état d’urgence. Des conseils d’évacuation préventive ont été donnés dans des zones basses de la Nouvelle-Orléans, où le maire de cette ville habituée aux inondations a dit vouloir demander au président Donald Trump que soit décrété l’état de catastrophe naturelle avant le passage de l’ouragan.
Nate pourrait être le troisième ouragan à frapper les Etats-Unis en moins de deux mois, après les passages de Harvey en août au Texas et d’Irma en septembre en Floride.
Le Quotidien / AFP