L’attaque contre l’ambassade de Russie à Damas, visée mardi par deux obus, est un «attentat terroriste» visant à dissuader Moscou de poursuivre ses frappes aériennes contre le groupe Etat islamique en Syrie, a déclaré mardi le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov.
«Deux obus sont tombés sur le territoire de l’ambassade. L’un est tombé non loin d’un terrain sportif, l’autre sur le toit d’un immeuble résidentiel», a indiqué M. Lavrov, lors d’une conférence de presse avec son homologue rwandaise, Louise Mushikiwabo, à Moscou.
«Dieu merci, personne n’a été blessé», a-t-il souligné. Pour Moscou, «il s’agit de toute évidence d’un attentat terroriste visant à intimider les partisans de la lutte contre le terrorisme et à les empêcher de remporter une victoire sur les extrémistes», a estimé Sergueï Lavrov.
«Nous espérons que les responsables seront retrouvés et que des mesures seront prises pour empêcher de tels actes dans l’avenir», a-t-il ajouté.
Selon un journaliste de l’AFP, les deux obus sont tombés à 10H20 (07H20 GMT) dans l’enceinte de l’ambassade, créant la panique parmi les quelque 300 personnes rassemblées devant l’ambassade pour remercier la Russie de son intervention en Syrie.
Les manifestants brandissaient des photos du président russe Vladimir Poutine, des drapeaux et des banderoles de soutien à la Russie. Après la chute des obus, un groupe d’entre eux a scandé: «Par notre sang, par notre âme, nous vous défendrons Poutine, Assad et la Syrie».
Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), les projectiles ont été tirés par des rebelles islamistes positionnés autour de la capitale.
Le 20 septembre, soit dix jours avant le début de l’intervention russe en Syrie, un obus avait été tiré «sur le territoire de l’ambassade de Russie à Damas» sans causer de dommages, avait affirmé le ministère russe des Affaires étrangères, qui avait condamné un «bombardement criminel» et déclaré attendre «une condamnation claire de cet acte terroriste de la part de toute la communauté internationale, y compris des acteurs régionaux».
L’ambassade russe à Damas, installée dans le quartier de Mazraa, avait auparavant été déjà touchée par des tirs de mortier. En mai, un homme avait été tué par des tirs de mortier près de l’ambassade.
La Russie, fidèle allié du régime de Damas, mène depuis le 30 septembre des frappes aériennes contre les «terroristes» en Syrie. Moscou affirme que ses raids aériens ne visent que l’EI et les «terroristes», mais selon les Occidentaux, la vaste majorité des attaques se concentre sur des zones d’où l’EI est absente, touchant l’opposition modérée et le front Al-Nosra, la branche d’Al-Qaïda en Syrie.
AFP/M.R.