Un tribunal allemand a rejeté mardi une nouvelle demande du parquet d’incarcérer le responsable indépendantiste catalan Carles Puigdemont, dans l’attente d’une décision dans les jours ou semaines à venir sur son éventuelle remise à l’Espagne.
Après une première vaine tentative le mois dernier, le procureur allemand chargé du dossier a demandé une nouvelle fois son placement en détention, arguant d’un risque de fuite accru. Mais son argumentation a été rejetée par la cour régionale compétente du Schleswig-Holstein, selon un communiqué de cette dernière.
Ce même tribunal du nord de l’Allemagne avait déjà ordonné en avril la remise en liberté de la figure centrale du séparatisme catalan, dans l’attente de l’examen sur le fond de la demande de remise formulée par l’Espagne. Madrid a émis un mandat d’arrêt européen et veut le juger pour rébellion et de détournement de fond pour avoir proclamé l’indépendance de la Catalogne l’an dernier. Or la justice allemande a émis des doutes quant à la validité de ces chefs d’accusation au regard du droit national.
Pas de risque de fuite, selon le parquet
Le parquet allemand a lui estimé que les réponses apportées par l’Espagne pour justifier des poursuites étaient convaincantes. A ses yeux, cela accroit le risque de fuite de Carles Puigdemont, arrêté fin mars en Allemagne alors qu’il cherchait à rejoindre sa terre d’exil belge. Mais le tribunal compétent a rétorqué qu’il « n’a pas constaté de risque croissant de fuite », soulignant que l’ex-président catalan se pliait aux conditions de son contrôle judiciaire. Pour le parquet allemand, des informations supplémentaires transmises par Madrid pour étayer son dossier, notamment des vidéos, montrent pourtant « des actes de violences contre la police espagnole » par des militants indépendantistes, ce qui justifie à ses yeux des poursuites pour rébellion.
Le parquet a ajouté mardi qu’il allait sous peu formellement demander au tribunal d’autoriser le renvoi en Espagne de l’ex-président catalan. Le tribunal compétent, qui aura le dernier mot, a toutefois laissé entendre jusqu’ici qu’il n’était pas convaincu par les accusations de rébellion. Reste à savoir s’il autorisera ou non une remise de Puigdemont pour des accusations moins graves de détournements de fonds publics.
Le Quotidien/AFP