Le conseil scientifique français, qui guide le gouvernement pendant la pandémie, préconise « une obligation vaccinale pour les soignants » parmi les mesures pour faire face à la progression rapide du variant Delta.
Le gouvernement planche sur un projet de loi qui pourrait être adopté avant la fin juillet et inclure cette obligation, qui fait débat en France, sur fond de pénurie de personnel dans les maisons de retraite et les hôpitaux. Le conseil scientifique estime qu’elle « pourrait être étendue à d’autres catégories, comme les aidants, le personnel des services à la personne ou l’ensemble des professionnels exposés et exposant à un risque pour autrui ».
Dans son avis, l’instance s’inquiète d’un taux de couverture vaccinale encore « trop bas » parmi les personnels du secteur médicosocial en contact avec des personnes âgées et handicapées, soulignant que « seuls 40% du personnel » des maisons de retraite seraient vaccinés.
Des restrictions souhaitées cet été
Le conseil se dit également préoccupé par le niveau de vaccination des « plus de 60 ans et des personnes à risque entre 40 et 60 ans », et des « personnes jeunes à risque et en particulier obèses », alors que « selon les dernières données disponibles, seules 50% des personnes seraient vaccinées ».
Dans son avis, le conseil se dit également favorable à un abaissement de la jauge (actuellement fixée à 1 000 personnes) pour les événements soumis à un pass sanitaire (vaccination ou test négatif). Cela concerne notamment les concerts autorisés depuis fin juin ou les discothèques, qui rouvrent vendredi. Il recommande des « mesures partielles de restrictions » dans les zones géographiques les plus touchées, « y compris en juillet et août ».
Une quatrième vague liée « pourrait survenir rapidement, avec un retentissement sur le système de soins, malgré un niveau élevé de vaccination », encore « insuffisant », avertit le conseil. La diffusion du variant Delta, identifié initialement en Inde, fait progresser l’épidémie en France : ce variant plus contagieux représente déjà « pas loin de 50% » des contaminations, a déclaré vendredi le ministre de la Santé Olivier Véran.
LQ/AFP